Quand on se voit prescrire un médicament, on s’attend à être soigné, évidemment, mais également à ne pas subir trop d’effets secondaires. C’est en fonction de cette même balance que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) délivre une autorisation de mise sur le marché à un médicament, ou non. Cependant, parfois, cette balance bénéfice-risque est déséquilibrée alors même que le traitement est accessible.
Tous les ans et depuis huit ans, la revue indépendante Prescrire publie sa liste noire. Celle des médicaments à éviter, composée de ces traitements où la balance penche plutôt vers le "risque". Dans son bilan 2020, 12 médicaments ont été ajoutés à la liste. Un seul a été retiré après réévaluation, mais la revue Prescrire estime que la balance bénéfice-risque est toujours incertaine.
Du Ginkgo biloba au Smecta
Les 12 médicaments qui composent cette liste sont les alpha-amylase (maux de gorge), le Ginkgo biloba (troubles cognitifs chez les patients âgés), le naftidrofuryl (syndrome de la vessie douloureuse), la pentoxyvérine (toux), le ténoxicam (anti-inflammatoire non-stéroïdien), la xylométazoline (décongestionnant rhinopharyngé disponible en Belgique ou en Suisse), et enfin plusieurs traitements touchés par les contaminations des argiles médicamenteuses par du plomb, tel que le Smecta. Ces 12 médicaments ont été inscrits cette année car "les effets indésirables auxquels ils exposent sont disproportionnés par rapport à leur faire efficacité ou à la bénignité de la situation clinique dans laquelle ils sont autorisés".
Décès, hospitalisations
Au total, la liste est composée de 105 médicaments (dont 92 commercialisés en France) "plus dangereux qu’utiles". Les effets secondaires peuvent être des hémorragies, des troubles digestifs, des convulsions, des troubles cardiaques ou encore des réactions allergiques graves.
Selon la revue Prescrire, les médicaments de la liste sont des "causes de mortalité, d’hospitalisations ou d’effets nocifs graves ou très gênants, largement évitables". Mais ce "ne sont pas forcément de futurs ‘Mediator’", du nom de cet anti-diabétique, détourné et prescrit comme coupe-faim pendant des années, et cela malgré plusieurs alertes sanitaires. Le Mediator aurait fait plusieurs milliers de victimes. Certaines décédées de valvulopathies cardiaques.