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Méta-analyse

Les produits laitiers ne sont pas mauvais pour la santé

Des chercheurs ont analysé les associations entre la consommation de produits laitiers et le risque de mortalité chez les femmes et les hommes dans trois études de cohortes prospectives. Ils en ont conclu que le lait et ses dérivés n’étaient ni bons, ni mauvais pour notre santé.

Les produits laitiers ne sont pas mauvais pour la santé nevodka/iStock




Le lait, le fromage, la crème ou les yaourts ne nous veulent ni de bien, ni de mal.

C’est la conclusion à laquelle sont parvenus des chercheurs d’universités américaines dans une vaste analyse de trois études de cohortes prospectives publiée fin novembre dans le British Medical Journal.

Alors que de multiples études antérieures avaient établi un lien entre la consommation de produits laitiers et certaines maladies, comme l’hypertension, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou encore certains cancers, ces nouveaux travaux menés auprès de plusieurs centaines de milliers de personnes sans maladie cardiovasculaire ni cancer au départ concluent qu’il n’existe pas de risque accru de mortalité.

Pas de lien significatif entre produits laitiers et risque de mortalité

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont passé au crible trois grandes études de cohorte : l'étude sur la santé des infirmières (NHS), l'étude sur la santé des infirmières et infirmiers (NHSII) et l'étude de suivi sur les professionnels de la santé (HPFS).

Les participants ont tous répondu à un questionnaire sur leurs antécédents médicaux, leur mode de vie et leur régime alimentaire. Des mises à jour ont ensuite été faites tous les deux ans afin de recueillir les informations sur les facteurs de mode de vie et la survenue de maladies chroniques.

Au cours des 29 à 32 années de suivi, 51 438 décès ont été enregistrés dans les trois cohortes, dont 12 143 décès d'origine cardiovasculaire et 15 120 décès par cancer. Toutefois, après analyse de l’ensemble des données et prise en compte des autres facteurs de risque, les chercheurs en ont conclu que qu’il n’existait pas de relation causale entre la consommation totale de produits laitiers et le risque de mortalité totale.

Dans le détail, aucune différence entre les participants consommant peu de produits laitiers (0,8 portion par jour en moyenne) et ceux en consommant beaucoup (4,2 portions quotidiennes) n’a été observée.

Il existe toutefois une différence significative entre la consommation de produits au lait entier et ceux au lait demi-écrémé et écrémé. “Dans notre étude, la consommation de lait entier était associée à un risque plus élevé de mortalité par cancer, notamment de cancer de l'ovaire et de cancer de la prostate. (…) Nous avons également observé que la consommation de lait entier était associée à un risque plus élevé de mortalité cardiovasculaire. Cette découverte pourrait s'expliquer par les acides gras saturés du lait entier qui affectent le profil lipidique du sang et favorisent l'athérosclérose”, écrivent les chercheurs dans leur étude.

Ils précisent cependant que “la consommation de lait écrémé ou faible en gras était associée à un risque moins élevé de mortalité par cancer colorectal et que le calcium contenu dans les produits laitiers pourrait avoir un effet anticancéreux.”

Par quoi remplacer les produits laitiers au lait entier ?

Les scientifiques ont effectué des analyses de substitution pour prédire les effets sur la mortalité du remplacement des produits laitiers par d’autres aliments. Ils ont alors observé que “le remplacement des produits laitiers par des noix ou des légumineuses, de la volaille et des grains entiers était associé à une mortalité plus faible.”

En revanche, remplacer les produits laitiers par de la viande rouge et transformée est associée à une mortalité accrue. “Ces données suggèrent que les recommandations alimentaires sur la consommation de produits laitiers devraient envisager des alternatives plus saines”, écrivent les chercheurs, qui estiment aussi que la consommation de produits laitiers devrait être observée en prenant en compte l’ensemble du régime alimentaire. “Par exemple, dans les populations ayant un apport élevé en glucides et un régime alimentaire de mauvaise qualité, les produits laitiers et d’autres sources de protéines pourraient ajouter une valeur nutritionnelle importante.”

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