Le cancer des testicules est rare. Il ne représente que 1 à 2% des cancers masculins dans le monde. Malgré tout, c’est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les hommes de 15 à 35 ans. A l’heure actuelle, le seul facteur de risque officiellement reconnu par les chercheurs est la cryptorchidie ou l’absence de descente spontanée de l’un ou des deux testicules dans leur position normale. Toutefois, d’après une nouvelle étude parue le 27 novembre dans la revue JAMA Network, le cannabis pourrait également jouer un rôle dans le développement de cette maladie.
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont analysé 25 études portant sur le lien entre le cancer des testicules, du poumon, de la bouche, de la tête et du cou de 1973 à 2018. S’ils n’ont pas trouvé de lien entre la consommation régulière de cannabis et le cancer des poumons et ORL, ils ont en revanche constaté que les hommes qui fumaient une cigarette ou un joint de marijuana tous les jours pendant dix ans ou plus avaient 36% plus de risques de développer un cancer de testicules que les autres.
Car le cannabis est extrait d’une plante. Et lorsque vous brûlez une plante, vous créez beaucoup de carcinogènes, expliquent les chercheurs.
Mieux comprendre les risques sanitaires liés au cannabis
En revanche, ces derniers ne sont pas en mesure de déterminer pourquoi leur méta-analyse n’a pas montré de lien entre la consommation de cannabis et les trois autres cancers analysés (le cancer du poumon est pourtant officiellement favorisé par le fait de fumer du tabac). Peut-être car ils n’ont étudié que des études rédigées en anglais ou sur une période trop étalée, avancent-ils. En effet, certaines études trop anciennes pourraient ne pas refléter les habitudes de consommation de marijuana actuelles des populations analysées.
Quoiqu’il en soit, cette étude donne un aperçu de comment fumer de la marijuana pourrait affecter les hommes, notent les chercheurs, alertant sur les nouvelles modes consommation peu étudiées comme le vapotage. Aux Etats-Unis, plusieurs personnes sont d’ailleurs récemment décédées à la suite de maladies pulmonaires possiblement contractées après avoir vapoté du cannabis.
Qui plus est, le cannabis étant de plus en plus légalisé dans le monde, que ce soit pour un usage récréatif ou thérapeutique, de plus en plus de personnes commencent à en fumer régulièrement. Il importe donc de mieux comprendre les risques sanitaires liés à cette substance, concluent les chercheurs.
Un bon pronostic quand la maladie est diagnostiquée tôt
En France, environ 2 000 personnes sont diagnostiquées du cancer des testicules chaque année. Si la maladie est dépistée de manière précoce, son pronostic est très bon. “Le taux de guérison atteint 95% pour les tumeurs localisées et il est même de 70 à 80% lorsqu’il y a des métastases”, assure Arnaud Roth, responsable de l’unité des tumeurs digestives au service d’oncologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), en Suisse, au site Planet Santé.
Le plus souvent, le cancer des testicules ne provoque pas de douleur et se manifeste surtout par la présence d’une masse dure dans le testicule malade. Arnaud Roth recommande donc aux hommes de se palper “une fois tous les un ou deux mois sous la douche, car sous l’eau chaude, le scrotum est plus détendu”. En cas de doute, rendez-vous chez le médecin au plus vite.