Méditer, faire du sport ou encore chanter… Voici des activités qui peuvent ralentir les effets en cas de déficience cognitive. Une autre pourrait se rajouter à la liste: les visites dans les galeries d’art. Des chercheurs australiens, de l’université de Canberra, démontrent en effet dans une étude que ces dernières pourraient améliorer le bien-être des personnes atteintes de démence. Les résultats de leurs travaux sont publiés dans le Journal of Alzheimer’s Disease.
Pendant six semaines, l’équipe scientifique a suivi les nouveaux participants du programme “Art and Dementia” de la National Gallery of Australia. Ce programme existe depuis plus de douze ans et a déjà montré quelques bienfaits. Ils sont désormais appuyés par les résultats de l’étude.
La salive passée au crible
Afin d’analyser les bienfaits de l’art sur les patients, les chercheurs ont analysé… leur salive. En effet, dans la salive se trouve le cortisol, un biomarqueur mieux connu comme étant l’hormone principale du stress. Le cortisol joue un rôle important dans la régulation de l’humeur, le cycle du sommeil ou encore la pression artérielle. Habituellement, les niveaux de cortisol sont élevés au réveil, baissent au long de la journée et “disparaissent” au coucher. Or, chez les personnes atteintes de démence, ce rythme est perturbé. Cela entraine une fragilité et une agitation accrues et une diminution des performances cognitives.
Des oeuvres d’art que l’on oublie pas
Les chercheurs ont constaté qu’après six semaines de participation au programme d’art, le ratio de cortisol entre le lever et le coucher s’est amélioré. Les capacités cognitives aussi. “Six semaines après l’étude, nous avons demandé aux participants ce dont ils se souvenaient des visites, et près de 50% d’entre eux ont pu se rappeler d’aspects spécifiques du programme”, se félicite Nathan D’Cunha, auteur principal de l’étude. 92% des patients ont également répondu qu’ils attendaient avec impatience les visites à la National Gallery of Australia.”
Une expérience qui va durer
“Nous pensons que nos résultats constituent une étape importante vers un essai contrôlé plus vaste, qui interroge non seulement les personnes atteintes de démence sur leurs expériences de discussions artistiques régulières, mais cherche également à comprendre leurs réactions physiologiques à l’aide de méthodes non-invasives”. À la lumière de ces résultats positifs, la collaboration entre les chercheurs et la galerie devrait se poursuivre. “Cette recherche est orientée vers l’avenir et confirme ce que les professionnels des arts disent: la participation à un programme dans une galerie a des effets positifs sur le bien-être mental et physique”, se réjouit Adriane Broag, programmatrice à la National Gallery of Australia.