La fibrillation auriculaire (ou fibrillation atriale), souvent appelée FA, est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent de l’adulte de plus de 40 ans. Son principal risque est la survenue d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et d’une hémiplégie (paralysie d’une ou plusieurs parties du corps, d’un seul côté). La plupart du temps, la FA est difficile à diagnostiquer en amont car asymptomatique. Toutefois, pour les patients chez qui cela n’est pas le cas et les palpitations anormales perdurent, les médecins peuvent proposer des médicaments anti-arythmiques. Si ces derniers ne fonctionnent pas, il existe des alternatives telles que la solution du choc électrique ou cardioversion. A l’occasion de la journée de sensibilisation à la fibrillation atriale ce jeudi 12 décembre, Pourquoi Docteur a interrogé le Docteur Xavier Waintraub, cardiologue à l’hôpital La Pitié-Salpêtrière à Paris, sur cette pratique.
Concrètement, cette dernière “consiste à envoyer un courant de haute énergie au niveau de la poitrine de manière à pouvoir resynchroniser toutes les cellules cardiaques pour restaurer le rythme normal”, explique-t-il. Le patient doit se présenter à jeun le matin de l’intervention. Une infirmière réalise une prise de sang, pose la perfusion, enregistre un électrocardiogramme et il est ensuite endormi par anesthésie générale.
Dans la salle d’opération, se trouvent un appareil de défibrillation, le défibrillateur externe et un écran pour mesurer l’arythmie du patient. “Une fois celui-ci endormi, on charge l’appareil et on choisit l’énergie à délivrer. Puis, quand la charge est prête, on prend les palettes et on délivre le choc électrique en l’appliquant sur le torse du patient. Il faut faire en sorte que les palettes prennent l’oreillette dans leur champ. En appuyant comme cela, on délivre de l’énergie pour restaurer un rythme cardiaque normal”, explique Xavier Waintraub. L’intervention dure moins de cinq minutes, ce qui limite grandement les effets secondaires.
De très bons résultats
“C’est un acte qui peut se faire à n’importe quel moment de l’histoire de la fibrillation atriale du patient. Cela peut être fait dans un premier temps chez une personne qui vient consulter la première fois pour une fibrillation atriale symptomatique ou cela peut être un malade qui, malheureusement va souffrir de fibrillation à nouveau après après une procédure d’ablation”, détaille le cardiologue.
Fort heureusement, “les résultats du traitement par choc électrique sont très bon : on a à peu près 90% de restauration du rythme normal”. Dans le détail, le patient récupère une fréquence cardiaque appropriée à l’effort ainsi qu’une contraction de l’oreillette synchronisée avec celle du ventricule. Pour certains, les bénéfices vont être immédiats tandis que pour d’autres, ils peuvent arriver au bout d’une semaine. Le taux de succès peut toutefois être moindre chez ceux qui souffrent de FA depuis plus d’un an ou qui présentent des complications comme une insuffisance cardiaque, une dilatation conséquente des oreillettes cardiaques ou des valves cardiaques anormales.
Faire en sorte que le rythme cardiaque normal perdure
Qui plus est, le choc électrique n’est capable que de soulager les symptômes de la FA mais pas de traiter les causes. Aussi, des récidives peuvent avoir lieu très vite et il arrive qu’un patient doive subir plusieurs cardioversions.
“Après, la problématique est surtout d’arriver à faire en sorte que cela perdure. D’où l’intérêt des traitements médicamenteux. A charge au médecin de trouver un médicament qui permette de maintenir le rythme sinusal”, déclare donc Xavier Waintraub. C’est pourquoi, après un choc électrique, le cardiologue orientera le patient vers un traitement anti-arythmique pour éviter les rechutes ou lui proposera de subir une ablation par radiofréquence ou cryothérapie, en fonction de la gravité de sa pathologie et de ses antécédents.