Ces quinze dernières années, le nombre de naissance par césarienne dans le monde a doublé, passant de 16 millions (12%) en 2000 à 29,7 millions (21%) en 2015. Dans le même temps, l’obésité ont considérablement augmenté chez les enfants, surtout dans les pays riches. A titre d’exemple, en France, l’obésité juvénile a grimpé 17% en vingt ans. Ces dernières années, plusieurs chercheurs ont fait le lien entre ce phénomène et les accouchements par intervention chirurgicale. Toutefois, une nouvelle étude suédoise remet aujourd’hui en cause cette association. Les résultats ont été publiés le 6 décembre dans la revue Plos Medicine.
Les chercheurs de l’Institut Karolinska (Suède) ont analysé les données de 97 291 hommes hommes nés entre 1982 et 1987. Ils ont alors étudié leurs données médicales, leur IMC, la façon dont ils étaient nés ou encore le niveau d’instruction de leurs parents. S’ils ont constaté un risque d’obésité de 17% plus élevé chez les hommes nés par césarienne, il semblerait que l’IMC de la mère avant la grossesse soit la raison de ce lien.
“En d'autres termes, on sait que l'embonpoint augmente le risque de naissance par césarienne et d'obésité infantile, ce qui, avec d'autres facteurs de confusion, explique le lien suggéré précédemment entre la naissance par césarienne et l'obésité de la progéniture”, explique le docteur Pat O'Brien, porte-parole du Collège royal des obstétriciens et gynécologues de Londres (Angleterre), cité par The Guardian.
Environ 100 000 naissances par césarienne chaque année en France
“Les femmes peuvent être rassurées sur le fait que si elles accouchent par césarienne pour une raison quelconque, qu'elle soit planifiée ou urgente, cela n'augmente pas les risques que leur enfant soit obèse”, ajoute-t-il, rappelant qu’une césarienne peut parfois sauver la vie de la mère ou du bébé lors d’un accouchement compliqué.
Toutefois, à terme, un accouchement par césarienne peut entraîner de graves complications pour les mères. Alors qu’en France, environ 100 000 femmes accouchent par césarienne tous les ans, sept opérations sur dix pourraient être évitées, selon la Haute Autorité de santé. D’après une étude parue en avril, quand une femme de moins de 35 ans accouche par césarienne, le risque de complications graves est multiplié par 1,5 comparé à celles qui donnent naissance par voie naturelle. Quand elles ont plus de 35 ans, le risque est multiplié par deux.
D’après ces recherches, les risques concernent surtout les hémorragies post-accouchement. Mais la césarienne pourrait également augmenter l’infertilité ou les ruptures utérines. A long terme, cela pourrait aussi avoir des conséquences sur le bébé. En effet cette technique d’accouchement modifie les expositions bactériennes, hormonales, physiques et médicales.