Tout l'enjeu de la fibrillation atriale, un trouble du rythme cardiaque qui peut générer la formation de caillots de sang dans l'oreillette qui entraîne des risques importants d'embolie et d'accidents vasculaires cérébraux, c'est la difficulté à la dépister alors qu'elle est parfois asymptomatique, c'est à dire que les patients ne ressentent absolument aucun signe de dysfonctionnement de leur cœur. Or, dès que la simple mesure des pulsations cardiaques par la prise de pouls indique une anomalie, un électrocardiogramme permet d'établir facilement et rapidement un diagnostic.
"Encore faut-il que que cet électrocardiogramme soit réalisé au moment où l'on fait un épisode de fibrillation atriale car celle-ci peut ne pas être permanente mais intermittente", explique le Dr Carole Maupain de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Disposer d'enregistrements d'électrocardiogrammes sur plusieurs jours
C'est la raison pour laquelle il y a des outils qui ont été développés pour dépister de façon très régulière la fibrillation atriale. L'objectif est de disposer d'enregistrements d'électrocardiogrammes sur un ou plusieurs jours. "On peut aller jusqu'à 21 jours, voie un mois", précise le Dr Maupain. Pour relever ces éléments, et pour les patients chez lesquels on soupçonne une fibrillation atriale, il est possible de leur proposer de porter un petit holster qui enregistre leur fréquence cardiaque en permanence, ce qui permet de repérer la fibrillation atriale lorsqu'elle est intermittente.
Il existe également des dispositifs connectés, comme des montres connectées ou liées à des applications sur smartphones, qui permettent de faire un électrocardiogramme sur une longue durée. Comme on porte ces dispositifs en permanence, on récupère les données quotidiennement et il est même possible de les relever uniquement lorsque des palpitations apparaissent. "La fibrillation apparaît comme une simple ligne sur l'électrocardiogramme mais cela suffit pour dépister la maladie", ajoute le Dr Carole Maupain.