“La ministre actuelle ne manque pas de témoigner sa compassion, mais le vrai ministère de la Santé est désormais à Bercy”. Dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche dimanche 15 décembre, 660 médecins d’hôpitaux réputés (Bichat, Robert-Debré, la Pitié-Salpêtrière) menacent le gouvernement de démissionner si Agnès Buzyn ne lance pas de “réelles négociations”.
“La rigueur est devenue austérité, puis l'austérité, pénurie”, dénoncent ces chefs de service, responsables d’unités de soins et médecins qui envisagent un “mouvement de désobéissance inédit”. Car d’après eux, les mesures annoncées fin novembre par Edouard Philippe ne sont pas suffisantes pour répondre aux besoins de l’hôpital “[Ces mesures] se résument pour 2020 à moins de 300 millions supplémentaires, alors que de l'avis général il manque 1,3 milliard d'euros pour répondre à la seule augmentation des charges”, alertent-ils.
“L'hôpital se meurt et la ministre ne lui administre que des soins palliatifs”, poursuivent-ils, avant de s’interroger : “Comment forcer le gouvernement à ouvrir un Grenelle de l'hôpital public avec un vrai plan financé répondant aux besoins ?”
Une journée nationale de manifestations et de grève le 17 décembre
Fin novembre, après huit mois de crise dans les hôpitaux publics, Agnès Buzyn confirmé que ces derniers allaient récupérer immédiatement 415 millions d’euros mis en réserve dans le budget de l’Assurance maladie cette année. Edouard Philippe a quant à lui annoncé une reprise de la datte étalée sur trois ans et des primes pour les personnels. Malgré tout, les professionnels de santé ne sont pas convaincus par ce “plan d’urgence”.
“Lorsque nous serons 1 000, nous adresserons notre lettre à la ministre pour lui enjoindre d'ouvrir les négociations avec le CIH [Collectif Inter-Hôpitaux] ... ou de nous rejoindre”, concluent donc les auteurs de la tribune. En attendant, les collectifs Inter-Urgences, Inter-Hôpitaux et les syndicats de la fonction publique hospitalière ont prévu une journée nationale de grève et de manifestations mardi 17 décembre. Cette dernière aura donc lieu le même jour que la troisième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites.