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Déconseillé aux moins de trois ans

Phénoxyéthanol : à partir du 20 décembre, certaines lingettes déconseillées pour les bébés

Par Raphaëlle de Tappie

A partir du 20 décembre, les lingettes contenant du phénoxyéthanol devront porter une étiquette déconseillant de les utiliser pour nettoyer les fesses des moins de trois ans. 

comzeal/iStock

“Une mesure de précaution” pour protéger les bébés. A partir du vendredi 20 décembre, les lingettes contenant du phénoxyéthanol, un conservateur soupçonné d'avoir des effets toxiques pour la reproduction, devront être accompagnées d’une étiquette informant qu’elles ne doivent pas être utilisées sur les fesses des enfants de trois ans ou moins.

En mars, l’Agence du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé que cette mesure devrait s’appliquer à tous les produits cosmétiques “non rincés” contenant cet agent conservateur. Soit les crèmes, laits et lotions qu’on applique sans les rincer à l’eau. Le but est donc d’éviter la trop fréquente utilisation de lingettes pour nettoyer les fesses des bébés. Car, si 64% des consommateurs de lingettes déclarent essuyer le derrière de leur enfant avec, cela peut irriter la peau au risque de favoriser le passage du phénoxyéthanol dans le corps.

Cette décision a été prise en application du principe de précaution, en attendant que la Commission européenne statue sur le sujet. La Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) réclame son annulation devant le Conseil d’Etat. Cette requête est actuellement en train d’être examinée. Le 21 mai, le Conseil d’Etat avait déjà rejeté une précédente requête en référé de la FEBEA. 

Une substance facilement absorbée par la voie cutanée  

“On ne doit pas prendre de risque avec les fesses des bébés”, déclare à l’AFP Dominique Martin, directeur général de l'ANSM. Selon lui, il s’agit d'“une mesure proportionnée, une mesure de bon sens. Ce n'est pas excessif, car il ne s'agit pas d'une interdiction générale.”  

Cela fait déjà plusieurs années, que les autorités sanitaires alertent contre le phénoxyéthanol. En 2008, l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) a publié une fiche toxicologique sur cette substance, indiquant qu’elle est facilement absorbée par voie cutanée et métabolisée en acide phénoxyacétique. Or, ce phénomène peut entraîner des effets neurotoxiques et des troubles neurologiques.  

Quatre ans plus tard, après avoir évalué la sécurité du phénoxyéthanol, l’ANSM en a conclu que la marge de sécurité était acceptable chez l’adulte mais insuffisante chez les enfants de moins de trois ans. Elle avait alors demandé à l’Europe de nouvelles restrictions pour son utilisation.