Depuis le 1er août 2018, quatre médicaments contre la maladie d’Alzheimer ne sont plus remboursés par la Sécurité sociale. Les traitements — et leurs génériques — concernés sont AEbixa (Lundbeck), Aricept (Eisai), Exelon (Novartis Pharma) et Reminyl (Janssen Cilag). Auparavant, ils étaient pris en charge à hauteur de 15% par l’Assurance maladie, ce qui représentait un coût d’environ 90 millions d’euros en 2015. Alors que des associations contestaient cette décision prise par le ministère de la Santé, le Conseil d’Etat vient de les débouter.
Un “intérêt médical insuffisant”
La plus haute juridiction administrative considère que le ministère n’a “pas commis d’erreur manifeste d’appréciation en jugeant insuffisant le service médical rendu par ces spécialités (…) et en décidant de les radier pour ce motif de la liste des médicaments remboursables”. En octobre 2016, la commission de transparence de la Haute Autorité de santé (HAS), qui évalue les traitements en vue de leur remboursement ou non, avait jugé que ces médicaments avaient “un intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge”. De plus, la HAS soulignait “l’existence d’effets indésirables potentiellement graves”.
Des conséquences néfastes, selon les associations
Au début de cette année, l’association France Alzheimer a tiré un premier bilan du déremboursement des médicaments. La première conséquence, c’est que beaucoup de patients ont décidé alors d’arrêter la prise des traitements. Ainsi, plus de la moitié des personnes interrogées (52%) par l’organisation ont estimé que l’arrêt brutal des médicaments avait entrainé une aggravation précipitée des troubles. Un homme avait par exemple vu sa motricité drastiquement diminuer en huit jours. Enfin, toujours selon France Alzheimer, 80% des répondants estimaient que l’inefficacité des médicaments anti-Alzheimer avancée par le gouvernement était infondée.