Le piment est un aliment controversé. Alors que des chercheurs ont montré que, consommé en excès, il pourrait favoriser le déclin cérébral, d’autres ont mis en lumière son effet protecteur contre les cancers du poumon et colorectal. Aujourd’hui, une nouvelle étude vient vanter les mérites de cet aliment. D’après une étude parue le 16 décembre dans le Journal of the American College of Cardiology, manger du piment quatre fois par semaine minimum réduirait le risque de développer une maladie cardiovasculaire ou de décéder d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral (AVC).
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont suivi 22 811 hommes et femmes inscrits dans la cohorte de l'étude Moli-sani menée sur des habitants de la région de Molise, en Italie du Sud. Pour suivre la consommation de piments des participants, ces derniers ont été soumis à un questionnaire leur demandant de catégoriser la fréquence à laquelle ils mangeaient ce condiment : jamais/rarement, jusqu’à deux fois par semaine, de deux à quatre fois par semaine et plus de quatre fois par semaine.
Risque de crise cardiaque diminué de 40%
Au cours de l’étude, 1 236 décès ont été constatés. Les scientifiques ont alors remarqué que ceux qui consommaient du piment plus de quatre fois par semaine avaient un risque de mourir d’une crise cardiaque ou d’un AVC diminué de respectivement 40% et 61%. Outre les troubles cardiaques et cérébraux, les amateurs de piment présentaient un risque de mortalité toutes causes confondues 23% inférieur à ceux qui n’en mangeaient jamais.
“Dans une importante population adulte méditerranéenne, la consommation régulière de piment est associée à un risque plus faible de mortalité totale et de maladies cardiovasculaires (MCV), indépendamment des facteurs de risque de MCV ou de l'adhésion à un régime méditerranéen”, concluent les chercheurs. Forts de ces résultats, ils souhaitent désormais poursuivre leurs recherches afin de comprendre les mécanismes biologiques à l’origine de cette corrélation.
Manger des fibres et des bonnes graisses pour protéger son cœur
Les maladies cardiovasculaires constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Elles exposent à de nombreuses complications aiguës ou chroniques comme l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral, l’insuffisance cardiaque, l’insuffisance rénale chronique, la démence vasculaire, des troubles de la vue ou encore une atteinte des extrémités des membres inférieurs. Elles sont la première cause de mortalité dans le monde et la deuxième en France, juste après les cancers, avec 140 000 décès par an.
Ces troubles surviennent le plus souvent en raison d’un mode de vie pas assez sain. Une alcoolisation excessive, le tabagisme, le manque d’activité physique, le stress et une alimentation déséquilibrée sont autant de facteurs de risque. Concernant la nourriture, outre les piments, il est recommandé de choisir des aliments sources de bonnes graisses, de consommer des fruits et des légumes pour les fibres et de veiller à avoir une alimentation à index glycémique bas.
Il a notamment été prouvé à plusieurs reprise que le régime méditerranéen, riche en légumes, fruits, céréales complètes, oléagineux et huile d’olive, était bon pour le cœur, sans doute en raison de ses effets antioxydants et anticoagulants. Ce régime encourage également une consommation régulière de volaille et de poisson. Au contraire, la consommation de sucreries et de viande rouge et transformée, notamment la charcuterie, est réduite.