Le carnet de vaccination pourrait bientôt devenir obsolète. Des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) ont développé un nouvel outil pour stocker les informations sur les vaccins : un système de patch avec des micro-aiguilles qui laisse une empreinte sous la peau. Dans les pays en développement, où les documents de vaccination sont parfois inexistants, ce système pourrait permettre d’améliorer la couverture vaccinale.
Une empreinte réalisée grâce à des micro-aiguilles
Le système mis au point par l’équipe du MIT consiste à placer sur la peau du patient, au moment de la vaccination, un patch sur lequel sont fixées des micro-aiguilles. Il laisse une trace sous la peau, invisible à l’œil nu, mais qui peut-être décryptée avec un smartphone. Dans cette empreinte, les informations de vaccination du patient sont stockées. "À l’heure où les carnet de vaccination sont souvent perdus ou n’existent pas, (…) cette technologie pourrait permettre de détecter rapidement et de manière anonyme l’historique de vaccination d’un patient pour être sûr que chaque enfant est vacciné", explique Kevin McHugh, l’un des auteurs de l’étude.
Une trace qui reste 5 ans sous la peau
L’empreinte laissée par les micro-aiguilles est constituée de capsules renfermant des nanocristaux de cuivre. Elle peut rester détectable sous la peau pendant 5 ans. Le patch utilisé est aussi l’objet d’études : il permettait de délivrer certains vaccins, comme la rougeole ou la rubéole. Les chercheurs aimeraient pouvoir injecter le vaccin en même temps qu’ils créent l’empreinte. "Une étude a confirmé que l’intégration du vaccin avec le patch et les micro-aiguilles n’a pas eu d’effet sur l’efficacité du vaccin ou sur la capacité à détecter l’empreinte", souligne Ana Jaklenec, co-auteure de l’étude.
Une solution pour les pays en développement ?
D’après les chercheurs, chaque année, le manque de vaccination est la cause d’1,5 million de décès, concentrés principalement dans les pays en voie de développement. Ils comptent réaliser des sondages auprès des personnels de santé dans certains pays d’Afrique et d'Asie afin de déterminer quelle serait la meilleure manière d’y instaurer ce type de stockage des informations de vaccination. Ces enquêtes d’opinion seront réalisées au Kenya au Malawi et également au Bangladesh.