3,8% des Français utiliseraient quotidiennement une cigarette électronique d’après Santé Publique France. Jugée utile pour lutter contre le tabagisme, elle est l’objet de multiples controverses : serait-elle aussi voire plus dangereuse que le tabac ? Ou bien inoffensive ? Mi-décembre 2019, des chercheurs de l’université de Californie à San Francisco (UCSF) montraient que les vapoteurs ont 30% de risque supplémentaire de souffrir d’une maladie pulmonaire chronique. Plusieurs médecins contredisent ces résultats dans la presse.
Un tiers de risque supplémentaire
Dans l’American Journal of Preventive Medicine, l’équipe de recherche publie la conclusion de travaux menés auprès de 32 000 Américains. Ces derniers ont été divisés en 5 catégories : fumeurs, ex-fumeurs, vapoteurs, ex-vapoteurs et ceux qui n’ont jamais été ni l’un, ni l’autre. “Ce que nous avons constaté, c'est que pour les fumeurs de cigarettes électroniques, les risques de développer une maladie pulmonaire ont augmenté d'environ un tiers”, déclare Stanton Glantz, directeur du Centre pour la recherche et l'éducation sur la lutte antitabac de l’UCSF. Asthme, bronchite, broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou emphysème : ce sont les principales maladies pulmonaires susceptibles de toucher les vapoteurs d’après cette recherche.
Tous d’anciens fumeurs.. ou presque !
Dans Le Figaro, le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue, s’insurge contre ces résultats, car les vapoteurs ayant participé étaient presque tous d’anciens fumeurs. “Ils auraient dû comparer les taux de maladie respiratoire chez les ex-fumeurs qui vapotent et chez les ex-fumeurs qui n’ont jamais vapoté.” D’après lui, les statistiques obtenues dans l’étude sur les vapoteurs sont comparables à celles des fumeurs n’ayant jamais vapoté. “Ces résultats sont biaisés par le fait que la plupart des vapoteurs ont fumé par le passé, ajoute John Britton, directeur du centre d’étude sur le tabac et l’alcool au sein de l’université britannique de Nottingham. Et puisque le tabagisme est une cause importante de maladies chroniques pulmonaires, les ex-fumeurs vapoteurs ont inévitablement un risque supplémentaire de développer ce type de maladies, même longtemps après avoir arrêté de fumer.” D'après une recherche précédente, le tabac, même en petite quantité, est néfaste pour la santé pulmonaire : elle est dégradée dès cinq cigarettes par jour.
Avis favorable de l’Académie de médecine
La science en sait peu sur les dangers à long-terme de la cigarette électronique. Les études réalisées sur le sujet se contredisent. Pour les fumeurs voulant arrêter le tabac, il est difficile de se faire une idée sur ces produits. L’Académie de médecine a tenu à les rassurer : le 12 décembre 2019, elle a déclaré ces appareils “utiles à l’arrêt du tabac”.