Nous ne sommes pas tous égaux face aux matières grasses. Dans la revue eNeuro, des chercheurs montrent qu'elles seraient particulièrement néfastes pour le cerveau des femmes. Leurs travaux prouvent qu’une alimentation trop riche en gras limiterait la fabrication de nouveaux neurones.
A high fat diet limits the birth and growth of new neurons in adult female, but not male, mice, according to new research from @AlbanyMed in #eNeuro.
— SfN Journals (@SfNJournals) December 23, 2019
How sex differences in adult neurogenesis may underlie dementia risk for women: https://t.co/v7u29HzpQB pic.twitter.com/63f8B1jMmC
Prise de poids, hyperglycémie et neurogénèse altérée
L’étude a été réalisée sur un groupe de souris pendant 18 semaines, car ces mammifères sont proches de l’Homme en termes de physiologie. Les chercheurs ont fourni une alimentation riche en graisses à la moitié du groupe et la seconde partie a suivi un régime équilibré. À l’issue du test, les souris ayant mangé gras avaient pris du poids et leur taux de sucre dans le sang était plus élevé, en comparaison au groupe test. Ce premier constat était valable chez les mâles et les femelles, le revanche, la fabrication des neurones, appelée neurogénèse, était limitée. Les souris du groupe de contrôle fabriquaient et développaient plus de neurones. Chez les mâles, le processus était exactement le même quelque soit l’alimentation.
Une explication à l’apparition de certaines maladies neuro-dégénératives ?
Les chercheurs vont poursuivre leurs travaux afin de mieux comprendre le processus de ralentissement de la neurogénèse. Selon eux, ce phénomène pourrait être l’une des explications au fait qu’un régime alimentaire déséquilibré soit lié à certains troubles neuro-psychiatriques, comme la maladie d’Alzheimer, l’anxiété ou la dépression. Dans le cas d’Alzheimer, sur les 900 000 personnes atteintes de la maladie en France, 60% sont des femmes. Pour la dépression, les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes.
Dans tous les cas, une alimentation trop riche en graisses est mauvaise pour la santé. Elle augmente les risques de diabète, d'obésité, d'hypercholestérolémie, etc. Pour protéger son organisme, mieux vaut privilégier un régime alimentaire varié.