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Produits sans ordonnances

Médicaments : pourquoi Leclerc s'attaque au monopole

Par la rédaction

Depuis 2008, le groupe Leclerc souhaite se lancer dans la vente de médicaments non remboursés. Son argument principal, réussir à faire baisser les prix des médicaments de 25 % à 30 %.

PRM/SIPA

Depuis 2008, Michel-Edouard Leclerc s'intéresse au marché des médicaments vendus sans ordonnance. Logique quand on sait qu'en 2012, le paracétamol reste le médicament le  plus vendu en France. Pourtant, ce vendredi, le géant de la grande distribution vient de perdre une nouvelle bataille ! Alors que l'Autorité de la concurrence plaidait cette semaine pour ouvrir une brèche dans le monopole des pharmacies, Marisol  Touraine a réitéré son opposition à la vente des médicaments  sans ordonnance en grandes surfaces.
Difficile pourtant d'imaginer que l'homme ait perdu la guerre.  Voilà cinq ans que l'homme d'affaires multiplie les campagnes de communication pour obtenir une part du gâteau. Le marché pèse  près de 2 milliards d'euros en France. 
Une goutte d'eau selon lui. Le patron des grandes surfaces préfère avancer un autre argument : proposer aux consommateurs des médicaments qui seront entre 25 et 30% moins chers par rapport à un prix d'officine. Et pour se faire entendre, c'est à coup de spots publicitaires qu'il va marteler son message en 2009. Interdite dans un premier temps par le CSA, puis diffusée, la publicité est attaquée en justice. Mais la cour d'appel de Colmar donne raison au distributeur. 

En 2012, rebelote avec une nouvelle campagne (voir ci-dessous) qui met en scène un pharmacien diplômé interdit de vendre des médicaments dans une pharmacie d'un supermarché Leclerc. Nouvelle polémique, l'homme s'attire alors les foudres de l'Ordre des pharmaciens. En février 2013, Michel-Edouard Leclerc explique de nouveau au micro de Canal +, vouloir vendre moins cher. Les Centres Leclerc disposent déjà de près de 200 centres de parapharmacie et autant de diplômés en pharmacie. « Aujourd'hui, il n'y a pas vraiment beaucoup de concurrence entre les officines, » explique-t-il. « Il y a un écart de un à deux dans les prix des produits de pharmacie, Donc, on va essayer de mettre un peu de concurrence dans ce secteur » . 

Un secteur qui s'annonce prometteur. Selon l'Observatoire Afipa "pour une automédication responsable", la part du marché en volume de l'automédication en France reste inférieure à la moyenne des autres pays européens (15,3 % en France contre 23,3 % en Europe). La dépense moyenne annuelle en produits d'automédication par habitant s'élève à 34,5 euros en France pour une moyenne européenne légèrement supérieure à 39 euros. Les marges de progression s'avèrent donc importantes. Dans un contexte économique général plutôt déprimé.