Pour acheter l’objet du culte, il suffit d’aller dans n’importe quelle grande surface pour constater que l’on n’est pas le seul à avoir eu cette idée et qu’il existe une grande variété de produits, à pratiquement tous les prix. Ce n’est pas la sophistication qui va vous faire maigrir mais on peut se faire plaisir : les candidats à l’amaigrissement aiment bien des valeurs à cent grammes près, ce que ne donne pas la vieille balance à aiguille, qu’on ne trouve d’ailleurs plus. Les premiers prix commencent vers trente euros.
Le culte peut alors commencer...
Les conseils varient sur le rythme des pesées. La plupart des diététiciens préconisent une fois par semaine, à heure fixe. On peut aussi laisser le libre choix, en précisant toutefois que, souvent, une perte de poids occasionnelle n’est qu’une simple variation de l’eau dans notre corps. Donc, ni joie intempestive ni découragement. Au bout d’un certain temps, si l’on perd du poids, inévitablement cela se traduira en chiffres. Toutefois, si le sport fait incontestablement maigrir, le muscle étant plus lourd que la graisse, avec l’effort, on peut perdre moins de poids, mais on maigrit mieux.
J’ai les mêmes relations avec mon pèse-personne qu’un alcoolique avec une bouteille de sa boisson favorite : je passe devant, je méprise ou je regarde en me disant : « Allez, une petite pesée et si j’avais perdu 100 grammes voire plus ! ». Je sais que je dois résister, et que cela ne sert à rien de multiplier les pesées. J’ai fini par trouver la parade : un modèle qui enregistre et envoie le résultat sur mon Smartphone ; se forme alors une courbe qui est imparable. Alors pour ne pas me ruiner le moral avec des variations quotidiennes qui sont parfois surprenantes, je ne me pèse qu’une fois tous les dix jours. Je ne désespère pas de le faire, un jour, tous les mois…
Le poids ne reflète pas l’équilibre réel, car ne permettant pas de différencier la graisse de la masse musculaire ; il existe désormais des pèse-personnes qui, en plus du poids, donnent le taux de graisse corporelle. Dès que les pieds sont posés sur l’appareil, un courant électrique parcourt le corps. La graisse oppose une résistance plus importante à ce courant que les autres composants. Cet écart permet le calcul du taux de graisses, en pourcentage du poids. A part les porteurs de pacemaker, tout le monde peut utiliser ces balances sans aucun problème, car le courant est de très faible intensité. Moins de 100 euros en moyenne, pour améliorer son régime, à vous de choisir.
Dernière précision, le rythme de l’amaigrissement doit être progressif. Quelques centaines de milligrammes par semaine. Au-dessus, c’est plutôt la politique du « yo-yo » qui l’emportera. Le corps, qui a horreur de la famine, va stocker, dès qu’on lui en redonnera l’occasion. 5 kilos de perdus en un mois à la rentrée, c’est la garantie de retrouver 6 kilos de plus au sortir des réveillons de fin d’année...
Donc, pas de joie intempestive et surtout, pas de découragement. Au bout d’un certain temps, si l’on perd du poids, inévitablement, cela se traduira en chiffres.
Docteur Jean-François Lemoine
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