Une nouvelle rassurante pour les hommes — souvent jeunes — atteints par un cancer des testicules : le traitement habituel de deux cycles de chimiothérapie pourrait être remplacé par un traitement basé sur un seul cycle, avec une efficacité comparable pour éviter la récidive. De quoi limiter les effets indésirables de ces traitements qui à peuvent avoir des conséquences à vie sur la santé des patients.
C'est une étude publiée dans la revue European Urology et menée par l'Institut de recherche sur le cancer de Londres qui démontre que, chez les hommes qui ont subi une intervention chirurgicale pour une forme agressive de cancer des testicules avec un risque de réapparition de la maladie dans les deux ans suivant le diagnostic initial, l'administration d'un seul cycle de chimiothérapie était aussi efficace pour empêcher la récidive que les deux cycles utilisés habituellement.
Des effets secondaires sur plusieurs décennies
Le cancer des testicules est le cancer le plus fréquent chez les hommes jeunes, et il est fréquemment diagnostiqué dans la tranche d'âge entre 20 et 30 ans. La prise en charge est d'abord chirurgicale, mais pour détruire toutes les cellules cancéreuses qui se sont déjà propagées, les patients se voient ensuite prescrire deux cycles de chimiothérapie. Cela permet d'obtenir un taux de survie très élevé, mais la chimiothérapie peut provoquer des effets secondaires pendant plusieurs décennies.
Dans l'étude récemment réalisée, les chercheurs ont examiné le pourcentage d'hommes dont le cancer des testicules a récidivé dans les deux ans suivant le traitement par un seul cycle de chimiothérapie. Ils ont ensuite comparé le taux de rechute avec les données récoltés auprès de patients ayant été traités par deux cycles de chimiothérapie. Résultat : 1,3% des patients ayant reçu un seul cycle de chimiothérapie ont vu leur cancer réapparaître après la fin du traitement, un taux quasiment identique à celui observé dans de précédentes études menées auprès de patients ayant subi deux cycles de chimiothérapie.
“Guérir le cancer mais veiller aussi à limiter les effets indésirables”
Quant à la réduction des effets secondaires liée à l'administration d'un seul cycle de chimiothérapie, elle est, elle aussi importante puisque si 41% des hommes traités ont connu plusieurs effets secondaires durant le traitement (risque d'infection, de septicémie ou de vomissements), seuls 2,6% de des patients ont subi des effets secondaires à long terme, le plus souvent des troubles auditifs.
“Nous avons tendance à nous concentrer sur la question de savoir si l'on peut ou non guérir le cancer, mais pour une maladie comme le cancer des testicules qui affecte souvent les jeunes, il est également essentiel de veiller à ce que le traitement n'impose pas aux patients des effets indésirables à vie”, souligne Emma Hall, directrice adjointe de l'unité des essais cliniques de l'Institut de recherche sur le cancer de Londres.