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20 centimes au 15 juillet

Hausse du prix du tabac : que faut-il en attendre

Par la rédaction

Près de la moitié des fumeurs considèrent la hausse du prix du tabac comme le principal moteur pour arrêter de fumer. Pourtant, la hausse de 6% au 15 juillet laisse les anti-tabac sceptiques.

PFG/SIPA

Lundi 15 juillet au matin, les fumeurs devront débourser 20 centimes de plus pour acheter leur paquet de cigarettes. Cette mesure va-t-elle avoir un impact sanitaire ? Les résultats d’un sondage réalisé par l’Ifop pour Niquitin pourrait laissait penser que « oui ». Pas moins de 42% des fumeurs interrogés déclarent que la hausse du prix du tabac est la première raison qui pourrait les pousser à s’arrêter. D’autres incitations arrivent loin derrière : les messages sur les risques pour la santé recueillent 8% des suffrages et les photos chocs sur les paquets de cigarettes, 3%. Le problème, c’est qu’un sondage, c’est du déclaratif…


+ 10% sur le prix = -4% de consommation
Cependant, l’Organisation mondiale de la santé considère que « le moyen le plus efficace de diminuer la consommation de tabac et d’inciter les fumeurs à arrêter consiste à augmenter le prix de détail des produits du tabac en majorant les taxes. Lorsque les prix du tabac augmentent, poursuit l’OMS, le nombre de consommateurs diminue, les personnes qui continuent à consommer se restreignent, celles qui ont arrêté sont moins enclines à recommencer, et les jeunes sont moins enclins à commencer. » En fait, on estime qu’une augmentation de 10% des prix du tabac va réduire la consommation d’environ 4%.

 

Les consommateurs se reportent sur d'autres produits
Mais, lundi 15 juillet, les prix ne vont grimper que de 6%. Pour les associations de lutte contre le tabac, c’est un coup d’épée dans l’eau. « En effet, lorsque la hausse du prix est de l’ordre de 6%, on constate un phénomène de rattrapage de la consommation dans les mois qui suivent l’entrée en vigueur de la mesure, » indique le Comité national contre le tabagisme. De plus, la hausse ne s’appliquera pas à l’ensemble des produits du tabac. Ce qui fait dire au CNCT qu’on devrait observer « un transfert de consommation vers les autres produits moins chers, notamment le tabac à rouler ou encore les cigarillos présentés dorénavant comme des cigarettes mais sensiblement moins taxés ». Et il faut bien dire que l’histoire donne raison à ces associations. Les précédentes hausses du prix de 6%, en 2007, 2009 et 2010, n’ont eu aucun impact sur les ventes.


En 2003, année de l'accroissement le plus spectaculaire des prix du tabac (+ 39 % en 3 fois sur un an). Une baisse de 33% des ventes a été enregistrée. Bien sûr, ces baisses de ventes sont aussi le reflet d’un transfert des achats hors de nos frontières. Un acte facilité aujourd’hui puisque la législation autorise chaque personne à acheter 10 cartouches à l’étranger.