Joy Milne est dotée d'un don particulier : elle peut diagnostiquer la maladie de Parkinson en reniflant une personne. Atteinte d'hyperosmie depuis sa naissance, (un trouble qui décuple les odeurs) cette Ecossaise de 69 ans a un odorat beaucoup plus développé que la normale, rapporte le journal allemand Der Spiegel. Ses capacités sont telles, qu'elle contribue, avec une équipe de chimistes, à la création d'un “nez” artificiel capable de détecter la maladie.
Testée et approuvée par les médecins
Tout commença lorsque son mari eut 30 ans et qu'elle remarqua que son odeur avait changée. Incapable à ce moment d'imaginer qu'il s'agissait des premiers signes de cette pathologie dégénérative, elle fut surprise, un jour en l'accompagnant à une réunion avec d'autres patients, de sentir ce “parfum” sur ces personnes.
En 2013, après en avoir parlé à des médecins, elle passe des tests : on lui présente 12 tee-shirts, dont une moitié appartient à des patients atteints de la maladie de Parkinson et l'autre à des gens en bonne santé. Pour compliquer l'exercice, les tee-shirts sont scindés en deux morceaux chacun. Non seulement Joy Milne parvient à rassembler les morceaux de chaque tee-shirts, mais elle détecte l'odeur de la maladie sur 7 d'entre eux. N'y voyez pas là une erreur ! L'un des volontaires en bonne santé a appris plus tard qu'il était en effet atteint de la maladie.
Après la mort de son mari en 2015, elle se consacre à la conception de ce “nez” artificiel capable comme elle, de “sentir” la maladie de Parkinson. A terme, l'idée serait que le médecin prélève un échantillon de sébum dans le dos d'un patient, le dépose sur une bande de papier à introduire dans l'appareil.
Que “sent” la maladie de Parkinson ?
Maintenant qu'elle connaît l'origine de cette odeur, Joy Milne sait que certaines personnes qu'elles croise dans des lieux publics sont atteintes de la maladie. Et lorsqu'on lui demande à quoi s'apparente cette odeur, elle répond : “C'est du musc, mais un autre type de musc. C'est comme le lait quand il devient aigre : c'est toujours du lait mais avec quelque chose de différent.”
On comptait 160 000 personnes atteintes de la maladie de Parkinson en 2015 en France, avec une moyenne de 25 000 nouveaux cas chaque année. Selon Santé publique France, il s'agit de la maladie neurologique ayant le plus évolué entre 1990 et 2015 puisque le nombre de cas détectés a doublé. “Les hommes sont atteints 1,5 fois plus que les femmes. En 2030, le nombre de patients parkinsoniens pourrait augmenter de 56% avec 1 personne sur 120 de plus de 45 ans atteinte de la maladie.”