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Vaccin contre le papillomavirus : aucun effet secondaire grave selon les médecins

Par Anaïs Col

Alors que la vaccination contre les infections à papillomavirus humains en inquiète beaucoup en France, deux grandes études menées aux Etats-Unis démontrent l'innocuité de l'injection. 

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Depuis 2018, le vaccin Gardasil, utilisé dans la lutte contre les infections à papillomavirus humains (HPV) chez les adolescents et jeunes adultes a été remplacé par une nouvelle version baptisée Gardasil 9. Soupçonné de provoquer de lourds effets secondaires potentiellement invalidants, sa mise sur le marché a soulevé de nombreuses inquiétudes et une étroite surveillance de la part de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). 

Des résultats rassurants après 28 millions d'injections

Mais aux Etats-Unis, où le Gardasil 9 est disponible depuis 2014, deux études approfondies publiées récemment dans la revue scientifique Pediatrics attestent de son innocuité. De quoi rassurer les plus méfiants. La première étude menée par des épidémiologistes du CDC d'Atlanta consistait à examiner tous les effets secondaires rapportés entre 2014 et 2017, soit 7244 effets indésirables pour approximativement 28 millions de doses de vaccin administrées. Aucune gravité n'a été notée dans 97,4% des cas.

Les chercheurs expliquent qu'il s'agissait le plus souvent (chez les deux sexes) de maux de tête, vertiges légers, nausée ou encore d'une réaction cutanée à l'endroit de la piqûre. Ils ont également découvert que les cas les plus graves relevait d'un mauvais diagnostic ou d'un manque d'information dans le dossier médicale du patient. De même, les causes des deux décès recensés “n'étaient pas liées à la vaccination”. Selon les épidémiologistes, “le profil de sécurité du HPV9 est favorable et comparable à celui de son prédécesseur”, le Gardasil. A la différence près que la nouvelle version du vaccin protège contre 9 types de HPV, soit 5 de plus que “son prédécesseur”. 

La seconde étude consistait à suivre 839 000 personnes vaccinées dans 6 centres différents pendant 2 ans. Résultat : ni choc anaphylactique, ni maladie auto-immune, ni thrombose veineuse n'ont été observé. “Nous n'avons pas identifié la moindre source de nouvelle inquiétude en matière de sécurité, annoncent les chercheurs. Même si nous avons détecté plusieurs signaux d'alerte inattendus, aucun n'a été confirmé par une évaluation ultérieure.”  

Marcia Cross de Desperate Housewives atteinte du HPV

Les virus HPV peuvent être à l'origine des cancers du col de l'utérus, de l'anus, du pénis et de la gorge. C'est pourquoi le vaccin est recommandé chez les adolescents de 11 à 14 ans, soit avant le début de leur vie sexuelle.

Certaines personnalités ont témoigné dans les médias pour soutenir la vaccination, comme Marcia Cross, célèbre interprète de Bree Van de Kamp dans Desperate Housewives (2004-2012). Atteinte d'un cancer de l'anus, elle a révélé en juin dernier que sa maladie était liée au cancer de la gorge de son mari Tom Mahoney, tous deux étant atteints du papillomavirus humain. “Je sais qu'il y a des gens qui ont honte, avait-elle expliqué dans la matinale de la chaîne américaine CBS. Vous avez un cancer et par-dessus tout il faudrait que vous ayez honte ? Comme si vous aviez fait quelque chose de mal, juste parce que ça a pris place dans votre anus ? Soyons sérieux ! Vous avez déjà suffisamment à encaisser.”