Le cancer du sein est le plus diagnostiqué chez les femmes dans le monde. Selon l’OMS, il représente 16% de l’ensemble des cancers féminins. Détecté tôt, il peut être guéri dans plus de neuf cas sur dix. Actuellement, la mammographie et la radiographie sont les principales options de dépistage pour les femmes. Aujourd’hui, une nouvelle technologie pourrait permettre de révolutionner le diagnostic. Des chercheurs ont réussi à mettre au point un programme informatique capable de repérer la maladie avec plus de précisions que des experts radiologues. Les résultats de cette étude sont parus dans la revue Nature.
Cette technique d’intelligence artificielle a été mise au point par des chercheurs de Google Health. Elle est basée sur un modèle mathématique entraîné avec près de 29 000 images de mammographies provenant de Grande-Bretagne et des Etats-Unis.
Lors de l’interprétation de ces dernières, les experts avaient accès aux antécédents de la malade alors que l’IA n’avait accès qu’aux mammographie. Malgré cela, la machine a permis une réduction de mauvais diagnostic de cancer de 5,7% sur les images américaines et de 1,2% sur les Britanniques. Elle a également réduit le pourcentage des diagnostics manqués de 9,4 % parmi les images américaines et 2,7 % parmi celles provenant de Grande-Bretagne.
Une “opportunité”
Les chercheurs ont également comparé la décision de l’ordinateur à celle du premier cardiologue à examiner les mammographies. Si les deux diagnostics concordaient, le cas était classé comme résolu. En revanche, en cas de résultats différents, ils demandaient à la machine de comparer avec la décision d’un deuxième cardiologue. Il s’est alors avéré que l’utilisation de l’IA pour vérifier le diagnostic du premier expert pouvait permettre d’économiser jusqu’à 88% de la charge de travail du second.
Ces résultats “suggèrent que nous sommes en train de développer un outil qui peut aider les médecins à repérer le cancer du sein avec une plus grande précision”, commente le docteur Dominic King, responsable britannique chez Google Health, et coauteur de cette étude.
“D'autres essais, une validation clinique et des autorisations réglementaires sont nécessaires avant que cela puisse commencer à faire une différence pour les patients, mais nous sommes déterminés à travailler avec nos partenaires pour atteindre cet objectif”, poursuit le chercheur. Et de conclure : “Cette technologie représente une opportunité pour soutenir l'excellent travail que réalisent aujourd'hui les examinateurs”, estime Dominic King. L'équipe espère que cette technologie pourra un jour servir de “deuxième avis” pour les diagnostics de cancer.
En 2017, 60 000 nouveaux cas de cancer du sein diagnostiqués en France
En mai dernier, des chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) avaient déjà révélé avoir mis au point un outil doté de méthodes avancées d’intelligence artificielle (IA) et capable d’analyser les modifications des tissus mammaires invisibles à l’œil nu, afin de prédire le risque futur de cancer du sein d’une femme. “En prédisant qui développera un cancer, nous pourrons contrer la maladie avant même que les symptômes ne se manifestent”, expliquait le docteur Adam Yala, auteur principal des travaux.
Espérons que ces nouvelles technologies permettent de continuer à améliorer le taux de survie de cancer du sein, bien meilleur depuis une quinzaine d’années en France. Cependant, en 2017, la maladie a tout de même fait 12 000 décès. La même année, près de 60 000 nouveaux cas avaient été diagnostiqués. Si les victimes sont majoritairement des femmes, environ 500 cas concernent les hommes (0,5% des cancers masculins).