Dans la plupart de ces douleurs de l'épaule, les examens, même les plus sophistiqués, sont normaux. Les traitements classiques n’ont qu’un effet réduit, qu’il s’agisse des anti-inflammatoires ou des infiltrations de corticoïdes. Seule la kinésithérapie parvient à atténuer un peu la souffrance, au prix de nombreuses séances très spécialisées.
Dans quelques cas, cette douleur disparaît aussi soudainement qu’elle est arrivée, mais la plupart du temps, le sommeil autrement que couché sur le dos est impossible. Si bien qu’il n’est pas rare de voir le médecin prescrire des calmants ou des somnifères qui règlent très mal le problème… car on ne soulage pas véritablement la cause.
Il aura fallu, en fait, assez longtemps pour comprendre que la grande majorité de ces symptômes, que l’on retrouve souvent chez des sportifs forcenés qui brutalisent leur épaule, sont en fait dus à… l’immobilité devant l’ordinateur et au simple mouvement de manipulation de la souris.
Un fil trop court, un clavier et un écran mal placés suffisent, lorsque le geste se répète des milliers de fois, à créer ce traumatisme de nos muscles, tendons et articulations. Et c’est très vite le cas lorsque la station devant l’ordinateur dépasse l’heure quotidienne, ce qui est la ration minimale d’un internaute convaincu.
Comme la cause n’est pas traitée, les médicaments agissent comme un emplâtre sur une jambe de bois.
Pour faire céder la douleur, le remède est assez simple. Quelques jours, voire semaines si le mal est profond, d’abstinence informatique, aidée par des anti-inflammatoires, qui ont là une vraie raison d’être prescrits.
Puis mise en place de mesures simples. Changer la souris par une track-ball, rallonger le câble ou passer au sans fil pour éviter de surfer le bras tendu. Revoir la chaise pour que les bras et les yeux soient dans la position idéale par rapport au clavier et à l’écran.
Certes, nos médecins deviennent de plus en plus compétents devant ce type de problèmes non enseignés pendant leurs études, mais les meilleurs conseils de bon sens se trouvent encore… en surfant !
Docteur Jean-François Lemoine