Les bienfaits de la méditation sont si nombreux sur la santé qu'elle est de plus en plus pratiquée en Occident, notamment dans le traitement de la dépression, l'addiction, le stress post-traumatique, l'anxiété, la douleur, etc... Si elle existe depuis plusieurs millénaires et que ses bénéfices ne sont plus à prouver, la méditation s'est néanmoins complexifiée en plusieurs courants au fil des siècles. Ce que beaucoup ignorent, c'est qu'il existe désormais plusieurs types de pratiques méditatives, adaptables aux différents méditants et à leur problématique.
Hallucinations, angoisses, croyances délirantes
Avant d'opter pour la méditation de pleine conscience, guidée, transcendantale, vipassana, zazen, tibétaine, ou encore sonore, il est donc important de prendre en compte l'objectif visé. Car le type de méditation et la façon dont vous allez la pratiquer ne seront pas les mêmes selon votre état de santé et vos attentes. Malheureusement, une mauvaise connaissance de la méditation, voire une mauvaise pratique, peut avoir de graves effets néfastes. Chez les personnes atteintes de fragilité émotionnelle ou d'affections psychiques par exemple, la pratique méditative doit être très sérieusement encadrée, les risques de dépression étant réels.
“J’ai vu des cas où les méditants avaient ‘surrégulé’ leurs émotions. Ils en avaient certes très peu de négatives, mais aussi très peu de positives, jusqu’à une perte d’affection pour leurs enfants par exemple”, raconte Willoughby Britton, directrice du Laboratoire de neuroscience clinique et affective (CLANlab) de l’université de Brown (Etats-Unis), connue pour ses recherches neuroscientifiques sur les conséquences des pratiques contemplatives dans le traitement des troubles de l’humeur, des traumatismes et autres troubles émotionnels.
Avec son équipe, elle a étudié chez plusieurs volontaires âgés en moyenne de 48 ans, “des situations qu'ils ont trouvé inattendues, difficiles, troublantes ou handicapantes” en méditant, puis elle a échangé avec 60 bouddhistes, ainsi que des cliniciens utilisant des pratiques méditatives thérapeutiques. En 2017, elle recense plusieurs réactions négatives potentielles parmi lesquelles : “le changement de vision du monde” (48%), “les croyances délirantes (47%), irrationnelles ou paranormales”, ou encore, des “hallucinations, visions ou illusions” (82%). En somme, méditer peut provoquer l'effet inverse que celui escompté chez certaines personnes, qui peuvent basculer dans un état dépressif grave.
Sécurité et prévention
Bien entendu, tous les méditants ne traversent pas ce genre d'expérience négative, mais le fait que certains en soient capables, amène à reconsidérer les limites de la méditation. Il est essentiel de la pratiquer en toute sécurité avec un professeur expérimenté, de choisir le type de méditation et son rythme en fonction de ses capacités. Enfin, jaugez vos émotions, vos ressentis, l'effet qu'a la méditation sur vous afin d'anticiper un éventuel mal-être. Ecoutez-vous, ne vous forcez pas.