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3 tasses par semaine

Boire du thé fait vivre plus longtemps et en meilleure santé

Par Charlotte Arce

Une étude menée par des chercheurs chinois montre que les personnes buvant du thé trois fois par semaine présenteraient moins de risque de mourir prématurément d’une maladie cardiovasculaire. Ils vivraient par ailleurs plus longtemps et en meilleure santé.

rezkrr/iStock

Vert, noir, blanc ou bleu… Et si, pour la nouvelle année, boire davantage de thé faisait partie de vos bonnes résolutions ? Prisée aux quatre coins du monde, de la Chine à l’Inde en passant par l’Angleterre, cette boisson chaude est réputée pour ses propriétés diurétiques, anti-oxydantes et anti-inflammatoires.

Selon une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l'Académie chinoise des sciences médicales à Pékin (Chine), et publiée dans le European Journal of Preventive Cardiology, le thé aurait aussi des propriétés protectrices du système cardiovasculaire. En boire régulièrement permettrait par ailleurs de vivre plus longtemps, et en meilleure santé.

“La consommation habituelle de thé est associée à une diminution des risques de maladies cardiovasculaires et de décès toutes causes confondues, explique ainsi le docteur Xinyan Wang, auteur principal de l’étude. Les effets favorables sur la santé sont les plus robustes pour le thé vert et pour les buveurs de thé habituels à long terme.”

Une diminution de 20% du risque cardiovasculaire

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données de 100 902 participants sans antécédents de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou de cancer. Les volontaires ont été classés en deux catégories : ceux buvant du thé au moins trois fois par semaine et les buveurs de thé non-habituels (moins de trois fois par semaine).

Après un suivi pendant une période médiane de 7,3 ans, les chercheurs ont constaté que boire régulièrement du thé était associé à une plus longue espérance de vie. Par exemple, les buveurs de thé habituels de 50 ans développeraient une maladie coronarienne et un accident vasculaire cérébral 1,41 an plus tard et vivraient 1,26 an de plus que ceux qui ne buvaient jamais ou rarement du thé.

Concrètement, les consommateurs habituels de thé verraient les risques de développer une maladie cardiaque ou un AVC réduire de 20%, les risques de maladie cardiaque ou d'AVC mortels atténués de 22% et le risque de décès, toutes causes confondus, baisser de 15%.

“Les effets protecteurs du thé étaient plus prononcés chez les buveurs de thé réguliers et habituels”, note le docteur Dongfeng Gu, co-auteur des travaux. “Des études sur les mécanismes ont suggéré que les principaux composés bioactifs du thé, à savoir les polyphénols, ne sont pas stockés à long terme dans l'organisme. Ainsi, la consommation fréquente de thé sur une période prolongée peut être nécessaire pour l'effet cardioprotecteur.”

Du thé vert plutôt que du thé noir

Les chercheurs se sont aussi intéressés aux vertus du thé selon qu’il est noir ou vert. Sans surprise, c’est ce dernier qui est associé à une réduction plus importante des risques de maladies cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux incidents, de maladies cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux mortels et de décès toutes causes confondues : environ 25% en moins. En revanche, aucune association significative n’a été observée pour le thé noir.

“Dans la population de notre étude, 49% des buveurs habituels de thé consommaient le plus souvent du thé vert, alors que seulement 8% préféraient le thé noir. La faible proportion de buveurs habituels de thé noir pourrait rendre plus difficile l'observation d'associations robustes, mais nos résultats suggèrent un effet différentiel entre les types de thé”, explique Dongfeng Gu.

Comment expliquer cette différence notable de propriétés entre le thé vert et le thé noir ? Si le premier est une riche source de polyphénols, qui protègent contre les maladies cardiovasculaires, notamment l'hypertension artérielle et la dyslipidémie (une concentration trop importante de liquides dans le sang), ce n’est pas le cas du thé noir. Ses feuilles, qui ont subi une oxydation complète, ont altéré les polyphénols, qui perdent alors leurs effets antioxydants. De plus, les chercheurs ont noté que le thé noir était souvent consommé avec du lait, ce qui pourrait contrecarrer les effets protecteurs du thé sur la fonction cardiovasculaire.