C’est la génération la plus éduquée et la plus connectée que le monde ait jamais connu. Pourtant, elle souffre. D’après une étude américaine, les milléniaux ont une plus mauvaise santé que leurs aînés et cela aurait des conséquences économiques aux États-Unis.
Hypertension, dépression et hyperactivité
Le terme “milléniaux” désigne les personnes nées entre 1981 et 1996. L’étude sur leur état de santé a été réalisée par BlueCross BlueShield, un organisme qui rassemble plusieurs sociétés d’assurance-maladie aux États-Unis. Les chercheurs constatent que la santé de ces jeunes décline plus rapidement que celle de leurs aînés : ils sont plus nombreux à souffrir d’hypertension, d’hypercholestérolémie, de dépression ou d’hyperactivité. Entre 2014 et 2017, la part d’hypertendus a augmenté de 16% dans cette population, le taux de dépression a connu une hausse de 31% et l’hyperactivité de 29%, 60% des décès survenus en 2017 parmi les 25-29 ans étaient dus à des causes accidentelles, dont les overdoses ou les suicides. Quinze ans auparavant, ces facteurs représentaient moins de la moitié des causes de mort chez les jeunes du même âge. D’après les projections de l'étude, sans suivi médical, le taux de mortalité des milléniaux pourrait augmenter de 40%, en comparaison à la génération précédente au même âge.
Des conséquences économiques
D’après l’étude, ce mauvais état de santé pourrait augmenter les dépenses de santé de 33%. “Si le rythme actuel de déclin de la santé se poursuit, les conséquences à long terme sur l'économie américaine pourraient être graves”, affirment les auteurs de l’étude. Aujourd’hui, une grande partie des travailleurs américains appartient à cette génération : ils représenteraient 73 millions de personnes dans le pays et 35% de la population active. Les arrêts maladie et la baisse de la productivité pourrait faire baisser le PIB par personne de 1 à 11% en comparaison à la génération X, qui les précède.
Les chercheurs vont plus loin dans leur analyse de ce phénomène : est-ce que les difficultés économiques ne seraient pas justement la cause de cette hausse des problèmes de santé ? L’analyse des données régionales montre que les régions où le chômage est fort et le niveau des revenus plus faible sont plus concernées par la dégradation de l’état de santé des jeunes. Or, les dépenses de santé sont souvent celles sur lesquelles les personnes les plus pauvres rognent le plus. D’après une étude Ipsos/Secours populaire, la moitié des Français les plus pauvres a déjà repoussé ou renoncé à une consultation médicale pour des raisons financières.