La terre se réchauffe et nous nous refroidissons. D’après les résultats d’une recherche parue dans eLife, notre température corporelle diminuerait. Des chercheurs ont analysé les évolutions de la température du corps depuis le milieu du XIXe siècle : ils constatent aujourd’hui que la moyenne se situe à 36,6°C. Depuis 1851, la communauté scientifique considère qu’une température normale est comprise entre 37 et 37,5°C.
Un standard établi au XIXe siècle
En 1851, un physicien allemand, Carl Reinhold August Wunderlich, mesure la température de 25 000 patients. Il en tire comme conclusion que la température corporelle d’un humain est comprise entre 37 et 37,5°C. Depuis, ces données sont restés un standard.
Au début des années 2000, une compilation d’études remet en cause les conclusions de Wunderlich et affirme que la température moyenne serait plutôt de 36,6°C. Récemment des chercheurs américains ont voulu vérifier l’exactitude de ces résultats.
Des causes inconnues
Au total, les chercheurs ont étudié près de 700 000 mesures de températures réalisées depuis 1862. D’après leurs conclusions, la température corporelle humaine diminuerait d’environ 0,03°C par décennie. Aujourd’hui, la température corporelle moyenne est plus basse de 0,59°C, en comparaison aux mesures réalisées au début du XIXe siècle. Les raisons de ces variations demeurent inconnues. Ils supposent que cela pourrait être lié à une meilleure hygiène de vie des populations, aux progrès de la médecine, une réduction du niveau d'inflammation ou à une élévation du niveau de vie. Les scientifiques affirment que cette baisse ne peut pas être due à des méthodes de mesure ou des outils différents, parce que leur recherche a été réalisée en prenant en compte ce biais éventuel.
Un indicateur de bonne santé
Les chercheurs insistent sur la nécessité de leur étude : ces résultats sont tout sauf anecdotiques car une modification de la température corporelle a des conséquences sur le métabolisme. Elle est liée à la longévité, à la masse corporelle mais aussi à l’état de santé global.