Aux États-Unis, les test génétiques rencontrent un franc succès. Connaître les antécédents de maladies des membres de sa famille, en apprendre davantage sur ses ancêtres… C’est dans ce domaine que se spécialise l’entreprise américaine 23andMe, qui propose des kits de tests génétiques salivaires depuis 2006.
À partir des données de leurs clientes et clients, l’entreprise a développé un médicament ciblant une famille de protéines associées à plusieurs maladies auto-immunes et inflammatoires, dont le lupus ou la maladie de Crohn.
Le lupus est une maladie auto-immune chronique, caractérisée par des auto-anticorps et qui peut atteindre plusieurs organes (rein, coeur, cerveau). La maladie de Crohn désigne quant à elle une pathologie chronique d’origine auto-immune qui provoque une inflammation et une irritation au niveau de l’intestin.
"Développer la médecine de précision"
La firme 23andMe vient de céder les droits de ce traitement à la pharmacie espagnole Almirall SA. C’est désormais elle qui poursuivra les tests et développera le médicament, grâce à 80% des dix millions d'utilisatrices et d'utilisateurs de 23andMe qui ont accepté de transmettre leurs données génétiques.
"Le partenariat avec 23andMe, un chef de file en génétique et en biotechnologie, nous donne une occasion unique de répondre aux besoins médicaux non satisfaits en immunodermatologie", a déclaré dans un communiqué Bhushan Hardas, chef de la direction scientifique d'Almirall.
En 2018, 23andMe avait revendu l’intégralité de ses données génétiques au géant pharmaceutique anglais Glaxosmithkline, pour la somme de 300 millions de dollars. Une transaction qui avait déclenché une vive polémique.
Dans les pages du Time, le chef de la division de l'éthique médicale de l’université de médecine de New York Arthur Caplan estimait notamment que les clients qui ont payé pour réaliser le test puis accepté de céder leurs données au profit de l'entreprise devraient être indemnisés.
De leur côté, Glaxomithkline et 23andMe avaient assuré dans un communiqué que ce nouveau partenariat viserait à "développer la médecine de précision, mettre en point des sous-groupes de patients et constituer plus facilement des cohortes pour les études cliniques".