ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Mystérieuse pneumonie chinoise : l'OMS aurait identifié la source

Maladie respiratoire

Mystérieuse pneumonie chinoise : l'OMS aurait identifié la source

Par Raphaëlle de Tappie

La mystérieuse maladie respiratoire apparue en Chine fin décembre aurait un lien avec un marché de fruits de mer qui s'est tenu a Wuhan dans le centre de la Chine. Un nouveau cas a été identifié en Thaïlande, s'inquiète l'OMS ce lundi 13 janvier. Le virus aurait de nombreuses similitudes avec le SRAS qui a fait des centaines de morts en Asie au début des années 2000. 

RyanKing999/iStock

Il y a quelques semaines, les autorités chinoises faisaient état d’une épidémie d’une maladie respiratoire non identifiée sur leur territoire. Aujourd’hui, un premier cas de ce mal mystérieux a été identifié en Thaïlande, a annoncé ce lundi 13 janvier l’Organisation mondiale de la santé (OMS), précisant que la patiente était une voyageuse originaire de Chine. Immédiatement hospitalisée, elle se remet désormais de la maladie. Plus alarmant encore : malgré les déclarations rassurantes des autorités, cette maladie appartient visiblement à la même famille que le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui a fait des centaines de morts en Asie en 2002-2003.   

Cette maladie dont les symptômes ressemblent à ceux d’une pneumonie est apparue fin décembre à Wuhan dans le centre de la Chine. Depuis, au moins 59 cas ont été signalés sur le territoire et un homme de 61 ans en est mort. Selon le site du South China Morning Post, la source de cette maladie aurait été identifiée : les patients sont surtout des exploitants d’entreprises sur un marché aux poisson à Wuhan.

La municipalité de Wuhan a donc ordonné la fermeture du marché où des opérations de désinfection et des analyses ont eu lieu. “Il s'avère très probablement que le surgissement de la maladie est associé au fait d'avoir été exposé à un marché de fruits de mer de Wuhan. (...) A ce stade, aucun des travailleurs de santé n'en a été affecté et il n'y a aucune preuve tangible d'une transmission de l'Homme à l'Homme”, déclare aujourd’hui l'OMS. 

Partage du séquençage génétique du virus 

Depuis, Hong-Kong, région semi-autonome durement touchée par l’épidémie de SRAS en 2002-2003, a pris ses précautions en identifiant la désinfection des trains et des avions ainsi que le contrôle des passagers. D’autant plus que l’épidémie est survenue pendant la période de voyage la plus intense de l’année, les vacances du Nouvel An lunaire. Par conséquent, l’ambassade américaine de Pékin a par ailleurs recommandé aux Américains en voyage dans le pays d’éviter les animaux et le contact avec des personnes malades.

Samedi 11 janvier, le département Santé de Hong Kong a annoncé que le séquençage génétique du virus trouvé chez l’un des malades de Wuhan montrait qu’il était similaire à 80% au SRAS trouvé chez les chauve-souris. Le partage de ce séquençage “permet à un plus grand nombre de pays de diagnostiquer rapidement les patients”, se félicite l’OMS.

Ce virus présente “une morphologie de type coronavirus”, caractérisée par une forme de couronne visible au microscope électronique. Mais, outre son mode de transmission, on ignore également son origine et sa durée d’incubation.

Une surveillance active 

“La possibilité que des cas soient identifiés dans d'autres pays n'était pas inattendue et renforce la raison pour laquelle l'OMS demande une surveillance active et une préparation continue dans d'autres pays”, indique l’organisation, avant de poursuivre : “Compte tenu de l'évolution de la situation, le directeur général de l'OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, consultera les membres du Comité d'urgence et pourrait convoquer une réunion de ce comité dans un bref délai”. En attendant, les enquêtes doivent se poursuivre en Chine pour identifier la source de l’épidémie et tout réservoir animal ou hôte intermédiaire, conclut le communiqué.

Au début des années 2000, le SRAS, maladie respiratoire très contagieuse, avait tué près de 800 personnes en Chine continentale, à Hong Kong et dans les environs. “Les données indiquent une période d'incubation de deux à dix jours, permettant à l'agent infectieux d'être transporté d'une ville à une autre sans être suspecté ni détecté”, expliquait alors David Heymann, directeur exécutif pour les maladies transmissibles à l'OMS, au Nouvel Obs.

Huit mois après le premier cas observé (la Chine avait d’abord essayé d’étouffer l’affaire), à force de recherches (l’agent causal était un coronavirus jusque-là inconnu par l’homme) et de mises en quarantaine, la pandémie avait finalement été jugulée. Au total, elle aurait coûté quelque 54 milliard d’euros et un recul de 2% du PIB de l’Asie du Sud-Est pendant cette période.