INRAE, pour Institut national de recherche pour l’agriculture l’alimentation et l’environnement. Tel est le nom de l’organisme né de la fusion de l’INRA — institut national de la recherche agronomique et de l’IRSTEA — institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture. Ce nouveau venu a pour objectif de devenir l’un des “leaders mondiaux de la recherche pour inventer les solutions de demain en matière d’agriculture, d’alimentation, d’environnement”.
“A un moment où il est plus que jamais indispensable d’accélérer les transitions pour transformer durablement l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, INRAE s’engage à construire de nouvelles solutions par la recherche, l’innovation et l’appui aux politiques publiques, au plus près des attentes de la société et avec elle”, a déclaré son président directeur général, Philippe Maugin, lors de son inauguration le 1er janvier, en présence des ministres Frédérique Vidal (Enseignement supérieur, recherche et innovation) et Didier Guillaume (Agriculture et alimentation).
Ce nouvel institut est le “fruit d’un processus de plus de trois ans entre novembre 2016 et le 31 décembre 2019”, explique l’organisme à Pourquoi Docteur. “En novembre 2016, les présidents des deux établissements (INRA et IRSTEA) sont mandatés par les Ministres pour réfléchir à la pertinence d’une ambition scientifique commune et partagée par les deux instituts. Cette réflexion aboutit à la remise d’un rapport aux tutelles le 30 novembre 2017 avec cinq piliers thématiques ‘Eau - Forêt/Bois – Agriculture – Alimentation – Economie circulaire’ comme socle de ce projet de coopération scientifique et de structuration de la recherche environnementale.” Entre février et septembre 2018, deux comités opérationnels aboutissement à la création du nouvel EPST (Etablissement public à caractère scientifique et technologique).
Trouver une alimentation durable, bénéfique à notre santé
Fort d’une communauté de 12 000 personnes et disposant de plus d’un milliard d’euros, l’INRAE compte un peu plus de 200 unités de recherche et une quarantaine d’unités expérimentales au sein de 14 départements scientifiques. Ces derniers sont implantés dans 18 centres de recherche sur toute la France. Qui plus est, le réseau international de l’organisme “lui permet de collaborer avec les meilleures équipes en Europe et dans le monde”, se félicite le communiqué de presse.
“En tant qu’EPST, le cœur de ce nouvel établissement est de réaliser, d'organiser et de coordonner, à son initiative ou à la demande de l'Etat, tous travaux de recherche scientifique et technologique dans les domaines de l'agriculture, de l'alimentation, de la forêt, de l'environnement, de l'eau, de la biodiversité, de la bioéconomie, de l'économie circulaire, de la gestion durable des territoires et des risques. L'INRAE a pour ambition d’être un acteur clé des transitions nécessaires pour répondre aux grands enjeux mondiaux. Face à l’augmentation de la population, au changement climatique, à la raréfaction des ressources et au déclin de la biodiversité, l’institut construit des solutions pour des agricultures multi-performantes, une alimentation de qualité et une gestion durable des ressources et des écosystèmes”, explique l'INRAE.
A l’heure actuelle, de nombreuses études sont en cours, dont 166 projets de recherche européens. “Sur le volet Alimentation/santé globale, nos recherches visent à comprendre les liens entre santé humaine, alimentation et environnement dans une perspective d’alimentation durable, favorable à notre santé, et accessible à tous“, détaille-t-il.
“Une santé unique”
“Les liens entre alimentation, environnement et santé humaine sont nombreux. Pour les comprendre, INRAE étudie tout d’abord les choix de consommation et les régimes alimentaires, eux-mêmes gouvernés par de multiples facteurs : physiologiques, psychologiques, économiques et culturels. Qui plus est, l’institut travaille sur les caractéristiques des aliments qui influent sur notre santé. Ces caractéristiques dépendent des modes de culture et d’élevage, qui influent sur la composition nutritionnelle et l’état sanitaire des produits qui en sont issus. Elles dépendent aussi des modes de transformation et de stockage qui affectent la qualité des aliments finaux (valeurs nutritionnelles, additifs, contaminants…)”.
“De la même façon, ces activités de production et transformation peuvent émettre des substances à potentiel toxique qui se retrouvent dans les sols, l’air ou l’eau et affectent également notre santé. Il s’agit donc de penser la santé de façon globale, considérant que la santé humaine est étroitement liée à celle des animaux et des plantes, ainsi qu’à l’environnement et aux pollutions de l’eau, du sol ou de l’air. C’est le concept de ‘One global health’ ou ‘santé unique’, poursuit l'Institut. Plusieurs études ont modélisé ou observé des régimes capables de nourrir adéquatement la population tout en limitant leurs impacts sur l’environnement.”
Enfin, à l’heure où s’amorce une nouvelle décennie, INRAE s’est lancé un défi colossal : mieux comprendre le microbiome. Humain mais également végétal ou animal. “Une frontière majeure, la plus importante en biologie de ces dernières décennies et donc beaucoup de nouvelles technologies vont émerger à partir de là”, s’enthousiasme l’organisme.