“Ca a été très soudain et très dur”. A Nice, l’école des Palmiers est en deuil. Un adolescent de 15 ans est mort d’une méningite bactériologique foudroyante dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 janvier, après avoir été hospitalisé dans la ville. “C’est un drame pour la famille que nous accompagnerons au mieux”, a commenté l’académie de Nice, contactée par Nice Matin. L’Agence régionale de santé (ARS) a mis en place un protocole le samedi qui a suivi.
“Nous avons cherché les contacts à risque, c’est-à-dire les personnes qui ont eu un contact prolongé et rapproché, à moins d’un mètre et plus d’une heure d’affilée dans les dix jours qui ont précédé l’apparition de l’infection invasive à méningocoque”, explique le docteur Samer Aboukais, délégué à la veille et la sécurité sanitaire à l’ARS, à Nice Matin. Toutes ces personnes ont été traitées avec de la rifampicine, un antibiotique préventif tandis que certains proches ont en plus subi une vaccination prophylactique.
Quant à l’école, elle pleure la perte du jeune homme. “Le gamin était en bonne santé lundi et mardi. Ça a été soudain et très dur pour les gamins de sa classe. Ils pleuraient. Ils avaient peur aussi parce que des élèves ont dû aller à l’hôpital pour recevoir un traitement et un autre est allé à l’hôpital vendredi pour les mêmes symptômes”, confie un professeur à au quotidien régional. Cependant, pas de panique pour autant, puisque selon l’ARS, aucun autre cas de méningite n’a été signalé après.
Une maladie rare en France
Ce n’est pas la première fois que la ville de Nice est confrontée à un tel drame. En juin dernier, une lycéenne de 17 ans avait déjà été emportée par une méningite.
La méningite est une inflammation aiguë des “méninges”, les membranes qui entourent et protègent le cerveau et la moelle épinière. Sur son site internet, l'Assurance maladie rappelle que “pour prévenir l’apparition de certaines méningites, le respect des recommandations vaccinales est essentiel”.
En général, la méningite est due à un virus, elle est donc virale, mais elle peut parfois être provoquée par une bactérie et est alors souvent beaucoup plus grave. “Les infections invasives à méningocoque sont rares en France (500 cas par an, NDLR). Elles peuvent se traduire par une fièvre, des maux de tête, une raideur de la nuque, des vomissements, de la gêne à la lumière ou l’apparition de taches sur le corps. Devant ces signes, il faut consulter rapidement un médecin”, expliquait l’ARS dans un communiqué paru à la suite du décès de la lycéenne niçoise.
L’importance d’un diagnostic rapide
L’agence s’était tout de même voulu rassurante : “le méningocoque est très peu contagieux. Il se transmet par contact direct avec la salive du sujet infecté (la toux, l’éternuement, le baiser sur la bouche). Pour que le germe se transmette, il faut des contacts directs, de personne à personne répétés, prolongés, en face-à-face, à une distance de moins d’un mètre. Une infection sévère n’est observée que chez un petit nombre de personnes rencontrant la bactérie (1 pour 100 000 habitants par an).”
Pour les malheureux touchés par une méningite à méningocoque, dans 60% des cas, ils ne gardent aucune séquelle. En revanche, 20% d'entre eux subissent une surdité, une cécité, une paralysie, ou tombent dans le coma. “De nombreux survivants ont des effets secondaires à long terme, invalidants, aussi graves que des dommages au cerveau et la surdité. (...) C'est pourquoi il est crucial de ne pas retarder l'exécution de la ponction lombaire”, explique Vinny Smith, directeur général de la Meningitis Research Foundation (MRF).
Pour les 20% restants, la méningite tue. Souvent à cause d’un diagnostic trop tardif, qui peut s’expliquer par des analyses cérébrales inutiles avant la ponction lombaire. Ainsi, “le diagnostic rapide d'une cause spécifique de méningite est essentiel pour prescrire les bons antibiotiques si nécessaire, ou éviter les antibiotiques inutiles chez les patients atteints de méningite virale. Les efforts devraient se concentrer sur le traitement des symptômes et accélérer la sortie de l'hôpital, ce qui serait moins pénible pour les patients”, conclut le docteur Mike Griffiths, spécialiste de la maladie.