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Epidémie

Chine : 17 nouveaux cas du mystérieux virus respiratoire

Par Charlotte Arce

Les autorités chinoises ont annoncé ce dimanche que 17 nouveaux cas du virus respiratoire de la même famille que le SRAS apparu en décembre à Wuhan ont été rapportés, ce qui porte à 62 le nombre total de victimes.

junce/iStock

La mystérieuse pneumonie virale qui s’est déclarée en décembre dernier dans la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, a fait de nouvelles victimes. Ce dimanche 19 janvier, les autorités municipales ont indiqué l’apparition de 17 nouveaux cas isolés à Wuhan, dont trois graves. Deux de ces patients seraient dans un état trop critique pour être déplacés.

Au total, ce sont donc 62 personnes qui ont été contaminées par ce mystérieux virus de la famille du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) à Wuhan. Parmi elles, huit sont toujours dans un état grave et deux en sont décédées. 19 ont pu être traitées et sont désormais sorties de l’hôpital. Les autres malades sont toujours traités à l’isolement.

Au moins 1 700 contaminations possibles

Si les autorités chinoises sont inquiètes, c’est parce que la souche incriminée est un coronavirus proche de celui à l’origine du SRAS, une maladie respiratoire très contagieuse qui avait fait près de 800 victimes en Chine continentale et dans la province de Hong Kong en 2003.

Comme le SRAS, "les symptômes signalés chez les patients sont communs à plusieurs maladies respiratoires et la pneumonie est fréquente en période hivernale", avait déclaré début janvier l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’inquiétude est d’autant plus grande que, selon des scientifiques d’un centre de recherche de l’Imperial College à Londres, le nombre de victimes serait largement sous-estimé par les autorités chinoises. Dans un article publié vendredi, ils estiment que le virus aurait contaminé plus de 1 700 personnes.

Par ailleurs, trois cas ont été confirmés à l’étranger : deux en Thaïlande et un au Japon. Selon les autorités de Wuhan, aucun de ces malades n’a été en contact avec le marché de gros de poissons et d’animaux vivants qu’abrite la ville, et qui est suspecté d’être le point de départ des contaminations. Si "aucune preuve explicite de transmission entre humains n’a été découverte » pour le moment, la Commission municipale de l'hygiène et de la santé a déclaré dans un communiqué que "la possibilité d'une transmission limitée entre humains ne peut être exclue". Elle reste toutefois "relativement faible".

Par mesure de précaution, le marché où ont été recensées les premières contaminations a été fermé le 1er janvier sur décision administrative.

Faut-il s’inquiéter ?

Face aux incertitudes sur la source infectieuse et le délai d'incubation, faut-il craindre une épidémie mondiale ?

Interrogé par France Info, Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon et au Centre international de recherches en infectiologie, estime que non. "Est-ce que demain 40 000 personnes vont être atteintes de ce virus en France ?" La réponse est 'non'. À ce jour, il n'y a aucune raison de s'inquiéter. On sait gérer ce genre de cas. Le nombre de décès (deux) est relativement faible comparé au SRAS : à l'époque, la moitié des malades décédaient", explique-t-il.