Le moyen le plus simple, pour être certain de diminuer les apports, donc manger moins, est d’interdire, de façon absolue, le grignotage. Grignoter, c’est manger en dehors des repas. C’est un fait de notre société : tous ceux qui sont en surpoids grignotent ; c’est le principal facteur d’obésité des pays industrialisés.
Les industriels de l’agroalimentaire ont vite compris l’enjeu économique colossal que représentait le grignotage. Ce marché du « cinquième repas permanent » répond à une caractéristique simple : mettre à la disposition des grignoteurs des aliments, d’accès et de consommation faciles, répondant si possible à notre goût inné du sucré et à ce qui donne du goût à nos aliments, la graisse : barres chocolatées, pâtes de fruits, micro charcuteries que proposent toutes les grandes surfaces en linéaires monstrueux. Ces produits sont sous l’influence de la mode et de facteurs sociaux qui les rendent redoutables et difficiles à combattre. Certes, les sucres sont repérables facilement. Ce n’est pas le cas des graisses cachées, qui plus est, de mauvaise qualité. Le grignotage ne s’installe pas par hasard, et tout ne peut être mis sur le dos des industriels et de la télévision. Chacun a sa version : stress, angoisse, repas déséquilibrés, fringale… Tout est bon pour grignoter, et chacun sait parfaitement s’il grignote... Arrêter de grignoter est la façon la plus aisée et la plus efficace pour manger moins, en une seule décision. Il faut donc se nourrir, à heures fixes, 3 ou 4 repas par jour selon les habitudes : petit-déjeuner, déjeuner, goûter (ou collation à une autre heure), dîner.
Ne plus se resservir.
Pour être certain de ne pas dépasser la dose qui inévitablement vous fera grossir, il est simple et logique de laisser un peu de nourriture dans l’assiette. Il vaut mieux gaspiller un peu que de devenir obèse ! C’est une notion fondamentale que les Américains ont mis bien du temps à comprendre et qui explique en partie la vague d’obésité qui frappe ce pays. Mais à force de les imiter, il y a une conséquence : la taille de nos portions, en France, a doublé en 30 ans !
Il faut aussi s’interdire de manger directement dans l’emballage, par exemple, lorsqu’on aime la cuisine asiatique. Passez par l’étape assiette, la seule garantie de la taille de la portion. Dans la même logique, mieux vaut une portion individuelle que les formats familiaux ; par exemple pour les glaces. Plus l’assiette est grande, plus les portions le sont… et la consommation va avec. Une des solutions passe par l’utilisation d’assiettes plus petites, résultat scientifiquement prouvé par plusieurs études.
Enfin dernier conseil très important : ne faites jamais vos courses en ayant faim, surtout dans une grande surface. Le contenu de votre chariot baissera spontanément d’un tiers, et surtout il y aura à l’intérieur, beaucoup moins de produits et boissons sucrées inutiles. Pour le bonheur de nos artères… et de notre porte-monnaie !
Docteur Jean-François Lemoine
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