Depuis mi-décembre, un virus semblable au Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) sévit en Chine. Alors que ce type de pneumonie a déjà fait dix sept morts et qu’un premier cas a été détecté à Seattle (Etats-Unis) — le patient se trouvait en Chine la semaine précédente —, la vigilance a été déclenchée en France. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’est exprimée à l’occasion d’un point presse. Selon elle, “le risque d’introduction en France est faible mais ne peut pas être exclu, d’autant qu’il y a des lignes aériennes directes” avec Wuhan, la ville chinoise de 11 millions d’habitants où est apparu le virus. “Notre système de santé est bien préparé, les établissements de santé ont été informés et des recommandations de prise en charge ont été délivrées”, a également précisé la ministre.
Un cas suspect en France
En France, un cas suspect a finalement été exclu. En effet, une personne a présenté des symptômes respiratoires quelques jours après son séjour à Wuhan. “Il a été pris en charge en isolement dans un établissement de référence. Il va bien, est rentré chez lui, tous les examens virologiques (réalisés au Centre national de référence de l’Institut Pasteur) sont négatifs”, indique Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. Depuis le vendredi 17 janvier, les médecins français sont invités à orienter vers le Samu ou “un infectiologue référent” toute personne “présentant une infection respiratoire aigüe, quelle que soit sa gravité, ayant voyagé ou séjourné dans la ville de Wuhan en Chine dans les 14 jours précédant la date de début des signes cliniques ou ayant eu un contact étroit avec une personne tombée malade dans cette ville”, selon Santé publique France.
Une urgence “de portée internationale” ?
Toutefois, “à ce stade, aucune mesure de contrôle aux frontières n’a été prise, conformément aux recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la santé)”, a précisé Agnès Buzyn. Pour le moment, l’OMS n’a mis en place aucune restriction de voyage. Des consignes de précaution ont tout de même été instaurées pour les voyageurs qui s’apprêtent à décoller vers Wuhan, d'autant que la transmission d'humain à humain est possible. Sur les réseaux sociaux, l’OMS diffuse quelques conseils sanitaires tels que “lavez-vous bien les mains”, “pensez à bien cuire la viande et les oeufs” ou encore “couvrez-vous la bouche” quand vous toussez ou éternuez. Ce mercredi 22 janvier, l’Organisation mondiale de la santé doit se réunir pour déterminer s’il convient de décréter une “urgence de santé publique de portée internationale.”