Les cigarettes électroniques sont, sans aucun doute, dangereuse pour la santé. L’OMS l’affirme dans un rapport paru le 20 janvier. Elles seraient particulièrement néfastes pour les adolescents et pourraient altérer le développement du foetus chez la femme enceinte.
Des conséquences sur la santé
L’OMS précise que les cigarettes électroniques augmentent le risque de maladie cardiaque et de troubles pulmonaires. D’après ses conclusions, elles sont encore plus dangereuses pour les adolescents car le cerveau termine son développement autour de 25 ans. Le vapotage passif exposerait ceux qui le subissent à la nicotine et à d’autres produits chimiques dangereux. Les liquides utilisés dans ces appareils sont souvent constitués de substances toxiques dont le glycol, l’un des composés de l’antigel.
Des effets bénéfiques contestés
La cigarette électronique est généralement utilisée pour arrêter de fumer. L’OMS affirme qu’elle serait une porte d’entrée vers le tabagisme chez les plus jeunes : ceux qui vapotent auraient plus de risque de fumer des cigarettes. Elle ajoute qu’il n’y aurait pas de preuve suffisante de l’efficacité du vapotage dans le sevrage tabagique. Les chercheurs de l’OMS recommandent aux fumeurs de se tourner vers des produits de substitution comme les patchs ou les gommes. Ils ne disent pas si la cigarette électronique est plus ou moins dangereuse que le tabac mais précisent qu’elle est “en aucun cas” sûre, et rappellent que ses effets à long terme sont inconnus.
Des réactions vives au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, des scientifiques ont vivement critiqué le rapport dans un document du Science Media Centre. “L’OMS a un passé d’activisme anti-cigarette électronique qui nuit à sa réputation, a lancé Peter Hajek, directeur de l’unité de recherche sur la dépendance au tabac au sein de l’université Queen Mary à Londres. Il n’y a aucune preuve que le vapotage augmente le risque de maladie cardiaque ou pourrait avoir un effet sur la santé.” Dans son texte, l’OMS évoque les décès de personnes souffrant de lésions pulmonaires aux États-Unis, liées probablement à la cigarette électronique. Le professeur critique ce positionnement : “L’épidémie de lésions pulmonaires aux États-Unis est due à des contaminants dans des cartouches de marijuana illégales et n’a rien à voir avec le vapotage de nicotine”. Selon lui, il y aurait des preuves que ces appareils aident les fumeurs à arrêter. Le directeur du centre britannique d’études sur le tabac et l’alcool, John Britton, partage l’avis de son confrère, d’après lui, les cigarettes électroniques sont “clairement moins dangereuses” que le tabac.
En France, l'Académie de médecine a tenu à rassurer les vapoteurs en décembre. Pour elle, ces outils sont “utiles à l’arrêt du tabac”, et mieux contrôlés en France qu’outre-Atlantique.