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Elagolix

Fibrome : un médicament pour réduire les saignements menstruels abondants

Par Charlotte Arce

Appelé elagolix, cette nouvelle molécule destinée aux femmes souffrant de fibromes utérins supprime la production d'hormones ovariennes et prévient les saignements menstruels abondants.

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Touchant 20 à 40% des femmes caucasiennes et jusqu’à 50 % des femmes Afro-américaines de plus de 35 ans, les fibromes utérins sont des tumeurs situées sur la paroi de l’utérus, de façon isolée ou en groupe.

Bien que bénins, ces fibromes peuvent, dans certains cas, être particulièrement gênants pour les femmes qui en sont atteintes. Outre d’éventuels problèmes de fertilité, ils occasionnent aussi de vives douleurs, des envies fréquentes d’uriner ou encore des saignements menstruels abondants.

Il est alors recommandé à ces patientes de se tourner vers des méthodes plus ou moins invasives et radicales : l’embolisation, la myomectomie, c’est-à-dire l’ablation des fibromes et la réparation de l’utérus et, dans la majorité des cas, l’hystérectomie. Dans les deux derniers cas, l’intervention chirurgicale est importante et nécessite un long arrêt maladie.

Des chercheurs ont peut-être trouvé une alternative à la chirurgie. Dans une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, ils font état de l’efficacité d’un nouveau médicament pour réduire les saignements menstruels abondants chez les femmes souffrant de fibromes utérins.

Une diminution de 50% des saignements

Appelé elagolix, ce comprimé oral réduit la production des hormones œstrogène et progestérone normalement produites par les ovaires d'une femme. Lorsque ces hormones sont supprimées, les fibromes deviennent généralement plus petits et les saignements sont réduits.

Le médicament a été testé auprès de 790 femmes âgées de 18 à 51 ans, souffrant de saignements importants dus à des fibromes : un groupe a reçu de l’elagolix, un deuxième groupe reçu de l'elagolix, ainsi qu’une faible dose d'œstrogène et de progestérone en traitement de substitution dans l'espoir que les hormones supplémentaires produiraient les mêmes effets bénéfiques mais réduiraient les effets secondaires de l'elagolix utilisé seul. Un troisième groupe a reçu des pilules placebo identiques qui ne contenaient ni l'elagolix ni d’hormones de substitution.

Les résultats ont montré que 80,4 % des femmes traitées avec l'elagolix seul ont eu une réduction des saignements menstruels
de 50% ou plus, contre 9,6% des femmes du groupe placebo. Parmi les femmes traitées avec l'elagolix et les hormones de substitution, 72% ont présenté une réduction des saignements menstruels de 50% ou plus.

Des effets secondaires à mieux contrôler

Si l’elagolix peut être une alternative à la chirurgie, reste à diminuer les effets secondaires (comme les bouffées de chaleur et la perte de densité osseuse) liés à sa prise. L’associer à des hormones de substitution pourrait être la solution : les femmes ayant été traitées avec une faible dose d’oestrogène et de progestérone en complément de l’elagolix n’ont présenté aucune diminution de leur densité osseuse.

“La valeur potentielle d'un médicament oral, facilement réversible, qui peut être combiné avec une faible dose d'hormones ‘add back’ pour réduire les saignements menstruels abondants tout en évitant les symptômes et les effets secondaires problématiques, pourrait être un grand pas en avant”, estime le docteur William Schlaff, président du département d'obstétrique et de gynécologie du Sidney Kimmel Medical College de l'université Thomas Jefferson, en Australie.