L’épidémie de coronavirus continue de s’aggraver en Chine. Ce dimanche 26 janvier, les autorités ont fait état de 56 morts, dont un premier à Shanghai, et de 1975 personnes contaminées. La crise survient en plein Nouvel An chinois, période de l’année où la population voyage le plus pour rendre visite à ses proches. Le pays multiplie donc les initiatives pour tenter d’enrayer la progression du coronavirus.
Au sud, la métropole chinoise de Shanghai (24 millions d’habitants) a par exemple annoncé ce dimanche la suspension immédiate des lignes d’autocars longue distance. Au nord du pays, les villes de Pékin, Tianjin et Xian ont déjà pris des mesures du même genre. Quant à Wuhan (centre), d’où est partie l’épidémie, elle est "en quarantaine" depuis jeudi 23, les trains et les avions n’ont plus le droit d’en partir. Les pays occidentaux sont donc en train de se mobiliser pour organiser l’évacuation de leurs ressortissants dans les prochains jours. Globalement, toute la province de Hubei est coupée du monde : 58 millions de personnes y sont donc confinées.
Vendredi, 450 médecins militaires et autres membres du personnel médical ont débarqué par avion dans la zone rouge. Certains d’entre eux ont déjà lutté contre Ebola en Afrique et le Sras, une souche similaire à 80% au nouveau coronavirus, qui avait entraîné la mort de 774 personnes en Asie du Sud-Est en 2002-2003. Dans le même temps, la construction d’un deuxième site hospitalier a commencé à Wuhan afin de prendre en charge les nouveaux malades. Elle devrait être terminée d’ici une quinzaine de jours.
Le commerce d’animaux sauvage désormais interdit
A Hong Kong, où cinq cas de contamination ont été enregistrés, l'alerte maximale a été décrétée. Des écoles ont été fermées ainsi que Disneyland. A partir de lundi, les agences de voyages chinoises ne pourront plus vendre de réservation d’hôtel ni de séjours à des groupes, ont annoncé les médias locaux.
Enfin, les autorités chinoises ont annoncé ce dimanche une interdiction temporaire du commerce d’animaux sauvages. Rappelons que l’épidémie serait partie du marché de Wuhan où était vendu ce genre d’animaux. L’élevage, le transport ou la vente de toutes les espèces animales sauvages sont interdits "à partir de la date de l’annonce jusqu’à la fin de la situation épidémique nationale".
"Face à la situation grave d'une épidémie qui s'accélère (...) il est nécessaire de renforcer la direction centralisée et unifiée du Comité central du Parti", a par ailleurs déclaré le président Xi Jinping pendant une réunion du comité permanent du Bureau politique du Parti communiste.
Un taux de mortalité à moins de 5%
Outre la Chine, une demi-douzaine de pays d’Asie sont désormais touchés et deux cas ont été confirmés aux Etats-Unis tandis qu’un premier cas suspect a été détecté au Canada. En France, le ministère de la Santé a annoncé trois cas vendredi, les premiers détectés en Europe. L’un des patients est hospitalisé à Bordeaux et les deux autres, en couple, sont à Bichat, à Paris. Les trois malades sont en isolement et se portent bien.
Mais si le monde entier est aujourd’hui en alerte, fort heureusement, il semblerait que le taux de mortalité de ce virus, que les scientifiques appellent 2019-nCoV, soit assez faible. Pour l’instant, son taux de mortalité est de moins de 5%, selon Yazdan Yazdanpanah, expert auprès de l'OMS qui a pris en charge les patients en France.
Jusqu’ici, les personnes décédées étaient soit âgées, soit immunodéprimées. La période d’incubation dure entre deux et douze jours et les premiers symptômes sont fièvre, toux et difficultés respiratoires. Si vous vous sentez concerné, ne vous rendez pas aux Urgences, appelez immédiatement le 15, insistent les autorités sanitaires françaises.