"Une dizaine de cas sont sous surveillance". Après avoir confirmé vendredi 24 que trois cas de coronavirus avaient été identifiés en France (les premiers détectés en Europe), Agnès Buzyn a annoncé ce dimanche 26 janvier que "ce matin, il y a cinq personnes en évaluation, mises en isolement". "Une prise de sang est testée pour le virus", a indiqué la ministre de la Santé, lors du Grand jury RTL, Le Figaro, LCI. Ces prises de sang confirmeront si les personnes sont porteuses ou pas du coronavirus. "Nous sommes les premiers à avoir mis au point un test, c'est pour ça que nous avons probablement détecté des cas (…) Je m'attends à ce qu'il y ait de nouveaux cas, comme ailleurs", a précisé Buzyn, appelant cependant à ne pas céder à la panique.
En effet, "toutes les personnes contaminées ont été en Chine. Nous n'avons pas de cas (contracté) en France". "Comme il n'y a pas de cas en France de personnes atteintes de coronavirus qui n'ont pas été en Chine, quand on a des symptômes sans y être allé, c'est qu'on a plutôt la grippe". Les premiers symptômes du virus chinois étant fièvre, toux et troubles respiratoires, la difficulté en cette saison consistera donc à différencier le coronavirus de la grippe.
"Nous nous adaptons jour après jour d'après les informations qui arrivent de Chine sur la connaissance du virus, et les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé", a également déclaré Agnès Buzyn.
Quant aux éventuelles mesures de sécurité à prendre dans les aéroports, elle a déclaré : "Nous préférons avoir des équipes médicales qui attendent les voyageurs et peuvent donner des conseils personnalisés. La prise de température est une fausse sécurité. Ca plaît à la population mais ça ne sert à rien. Il suffit d'avoir pris un peu d'aspirine dans l'avion pour ne pas avoir de fièvre. L'OMS ne recommande pas cette technique. La plus appropriée est de donner une information aux patients (dans les avions). Tous les vols en provenance de Wuhan (berceau de l’épidémie, au centre de la Chine) l'ont eu, pour savoir comment se surveiller et quelle est la conduite à tenir (en cas d'apparition des symptômes). Car les gens peuvent arriver très bien portant et développer la maladie plus tard". C’est par exemple ce qui s’est produit pour les trois cas avérés en France.
Un virus pas aussi puissant que le SRAS
Interrogée sur le mouvement de contestation qui touche les hôpitaux parisiens, la ministre de la Santé s’est également voulu rassurante. "Les professionnels de santé savent que potentiellement une épidémie de grippe arrive, et qu'un autre virus pourrait circuler. Je sens chez les professionnels de santé une très forte mobilisation sur cette question sanitaire. Je vois comme toujours en crise sanitaire des professionnels plus occupés à s'occuper de la santé de nos concitoyens que de faire grève", a-t-elle ainsi expliqué.
Samedi 25 janvier, le professeur Yazdan Yazdanpanah, expert auprès de l’OMS et chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Bichat (Paris 18), où sont hospitalisés deux des trois patients identifiés en France, avait lui aussi tenté de calmer la psychose qui commence à monter. Le coronavirus qui sévit actuellement en Chine n'est "pas aussi puissant" que le virus du SRAS qui a fait près de 800 morts en Asie du Sud-Est en 2002-2003, a-t-il ainsi indiqué hier.
Pour l’instant, son taux de mortalité est de moins de 5%, a-t-il assuré, rappelant par ailleurs que jusqu’ici, les personnes décédées étaient soit âgées, soit immunodéprimées.
Enfin, pour répondre aux éventuelles questions de la population inquiète, l'agence régionale de santé (ARS) a mis en place une foire aux questions sur le "coronavirus 2019". Cette dernière est disponible à l’adresse suivante : https://solidarites-sante.gouv.fr/coronavirus.