Environ 6,3 millions de personnes souffrent de la maladie de Parkinson dans le monde. Bien que cette pathologie dégénérative touche majoritairement des personnes de 60 ans et plus, il arrive dans 10% des cas qu'elle s'attaque à des adultes âgés de 20 à 50 ans. La cause de ces Syndromes Parkinsoniens de l'adulte jeune (SPAJ) était jusqu'à présent mal comprise. Bien que certains cas soient associés à des mutations génétiques connues, la plupart ne le sont pas.
Des chercheurs du Cedars-Sinai Medical Center (Los Angeles, Etats-Unis) semblent avoir découvert que les patients atteints de la maladie de Parkinson avant l'âge de 50 ans, étaient probablement nés avec “un défaut d'organisation” de certaines cellules cérébrales, ce qui serait jusque-là passé inaperçu. Leurs travaux ont été publiés dans la revue spécialisée Nature Médecine.
Découverte de 2 anomalies clés survenants en début de vie
Pour mener cette étude, l'équipe de recherche a “récupéré” ce que l'on appelle des cellules souches pluripotentes induites (CSPi) à partir des cellules de patients atteints de la maladie de Parkinson à un stade précoce. Ce processus implique de “remonter le temps” et de ramener les cellules adultes du patient à un état embryonnaire primitif.
Ces cellules sont considérées comme l'une des avancées majeures de la biotechnologie, puisqu'elles ont la capacité de se différencier en n'importe quelle cellule du corps humain. Les chercheurs les ont ensuite utilisées pour produire ce que l'on appelle des neurones dopaminergiques (des neurones qui produisent de la dopamine) à partir de chaque patient. “Cette technique nous a ouvert une fenêtre dans le temps pour voir dans quelle mesure les neurones dopaminergiques auraient pu fonctionner dès le début de vie d'un patient”, explique Clive Svendsen, directeur du Cedars-Sinai et auteur principal de l'étude.
Les chercheurs ont justement découvert deux anomalies importantes qui pourraient expliquer le développement de la maladie de Parkinson à un âge précoce : l'accumulation d'une protéine appelée alpha-synucléine dans les neurones dopaminergiques (un phénomène observé dans la plupart des formes de la maladie de Parkinson), et des lysosomes défectueux, des micro organites cellulaires qui agissent comme des “poubelles” pour qu'une cellule se décompose et élimine les protéines. Ce dysfonctionnement pourrait provoquer une accumulation d'alpha-synucléine.
Un espoir pour les futurs malades
“Nous avons découvert, en utilisant ce nouveau modèle, les tout premiers signes de la maladie de Parkinson à un stade précoce, détaille Clive Svendsen. Il semble que les neurones dopaminergiques chez ces personnes puissent continuer à mal gérer l'alpha-synucléine sur une période de 20 ou 30 ans, provoquant ainsi l'émergence des symptômes de Parkinson”. Cette nouvelle recherche donne l'espoir qu'un jour les médecins trouvent le moyen de réguler l'accumulation d'alpha-synucléine dès le plus jeune âge.