Le mésentère est l’enveloppe de l'intestin grêle. Les organes à risque d'infarctus sont ceux dont les différents territoires sont nourris par une seule artère. C'est le cas du cœur, d’un demi-cerveau mais aussi du rein, et à un moindre niveau, des poumons. Dans le cas de l’infarctus mésentérique, ce sont les vaisseaux qui irriguent l’intestin et permettent à la digestion de se dérouler dans les meilleures conditions qui se bouchent.
Dans la notion d’infarctus, il y aussi celle d’événement brutal. Dans l’infarctus mésentérique, le plus souvent, en effet, c’est aussi violent, avec des douleurs très fortes au niveau du ventre, des vomissements ou des diarrhées importantes. Pour être clair, il est difficile de passer à côté de cette urgence, parce que la personne est souvent en état de choc : très pâle, en sueur, avec un état de malaise qui l’inquiète… Il faut appeler les secours, parce que c’est une grande urgence et il faut sauver l’intestin avant qu’il ne commence à se nécroser. On meurt de ce type d’infarctus malheureusement encore trop souvent.
On connaît mal cet infarctus parce, heureusement, il n’est pas aussi fréquent que l’infarctus du myocarde. Il est assez rare, mais en revanche, souvent plus grave.
Un traitement simple
C’est le chirurgien qui règle le problème en coupant les parties abîmées par le manque de sang et raccorde les extrémités saines. Mais c’est une urgence extrême : on ne dispose que de quelques heures.
Les causes de cette maladie sont les mêmes que pour la plupart des infarctus. L’obstruction de l’artère, secondaire à une maladie cardiaque, un sang trop visqueux ou des plaques de cholestérol. Ce sont souvent les trois causes qui se superposent ; ce qui explique pourquoi, dans le cas de l’infarctus de l’intestin, cette maladie survient plus souvent à partir de 70 ans.
L’alimentation, en cause ?
On peut imaginer que plus l’alimentation est riche, plus la demande en sang est importante au niveau de l’intestin… Et plus ceux qui ont tendance à boucher ou rétrécir ces artères auront des difficultés lors d’un gros repas long à digérer. C’est un raccourci un peu rapide, mais sans doute pas très éloigné de la vérité.
La preuve : depuis l’avènement de la diététique, cette maladie est en diminution. C’est pour cela qu’il faut poursuivre cette tendance.
Docteur Jean-François Lemoine
Abonnez-vous aux chroniques du Dr Lemoine
@DrLemoine