Imaginez que vous jouez une partition au piano. Les mouvements de vos doigts s’ajustent au son que vous entendez et à la sensation des touches. Des chercheurs suédois, de l’Institut Karolinska, ont voulu comprendre comment notre cerveau organisait nos mouvements. Leurs résultats, publiés dans la revue Cell Reports, montrent que différents neurones, situés dans une partie du cerveau appelée striatum, répondent à plusieurs types d’informations.
De la sensation à l’action
En réalité, de nombreux comportements se produisent en réponse à une information sensorielle. Si l’on reprend l’exemple du piano, les sensations liées aux doigts sont traitées dans le cortex somatosensoriel, la zone du cerveau spécialisée dans le toucher. Les mouvements, quant à eux, sont prévus dans une autre partie du cerveau, le cortex moteur. Toutes ces informations sont envoyées au striatum, où les futurs mouvements et les informations sensorielles sont combinées. Ensuite, le striatum génère un signal envoyé aux muscles, qui permet d’appuyer sur les touches suivantes du piano.
Chaque type de neurone apporte une réponse différente
“Bien que l’on sache depuis longtemps que le striatum est composé de différents types de cellules nerveuses, on ne sait pas comment ces cellules exercent cette fonction complexe, explique Yvonne Johansson, du département de neuroscience de l’Institut Karolinska. Pour répondre à cette question, nous nous sommes demandés quels types de cellules du striatum traitaient quelles informations entrantes”. Leurs travaux, menés sur des souris, ont révélé que les neurones épineux moyens, par exemple, répondent majoritairement aux informations sensorielles liées au toucher. D’autres classes de neurones, elles, s’activent par les entrées du cortex moteur où sont planifiés les mouvements.
Notre cerveau est très organisé
De plus, les chercheurs ont découvert que les réponses de ces types de neurones sont façonnées par différents types de récepteurs car certains s’ouvrent plus rapidement que d’autres. L’ensemble de ces résultats permet de mieux comprendre comment le striatum traite la grande quantités d’informations qu’il reçoit. “Nos travaux montrent que le flux d’informations dans le striatum est très organisé et que ces nombreuses données visent des neurones et prennent des chemins spécifiques”, conclue Gilad Silberberg, professeur au département de neurosciences de l’Institut Karolinska.