Depuis plusieurs semaines, tous les regards sont tournés vers l'évolution progressive du nouveau coronavirus (2019-nCov). Et pour cause, les coronavirus ont déjà été à l'origine de graves épidémies : entre le 1er novembre 2002 et le 31 août 2003, celui dit “SRAS” (Sars-CoV) avait infecté plus de 8000 personnes dans une trentaine de pays, occasionnant 774 décès, essentiellement en Chine, à Hong Kong, à Taïwan, et en Asie du Sud-Est. Entre 2012 et 2016, le coronavirus “MERS” (Mers-CoV) pour “Syndrome respiratoire du Moyen-Orient” avait à son tour touché 1 714 personnes et fait 618 morts, dont un en France.
Né, semblerait-il, au cœur d'un marché de fruits de mer à Wuhan, dans le centre de la Chine, ce nouveau type de coronavirus est également passé d'un continent à l'autre en un temps record. Selon les derniers chiffres, 5 974 cas confirmés et 132 décès ont été dénombrés en Chine. En France, les autorités sanitaires comptabilisent 4 cas confirmés. L'urgence est telle que les chercheurs de plusieurs pays s'activent à trouver un vaccin.
L'Institut Pasteur à l'oeuvre
En France, l'équipe du docteur Frédéric Tangy, responsable du “laboratoire d'innovation vaccinale” de l'Institut Pasteur avait déjà mis au point plusieurs vaccins potentiels contre le SRAS et le MERS. “Nous disposons d'une technologie permettant de créer des vaccins bien plus vite que par le passé”, explique le chercheur à L'Express, faisant référence à la modification génétique d'un sérum utilisé contre la rougeole.
“Nous utilisons la rougeole comme un transporteur, en ajoutant dans son génome des gènes des virus ciblés”. Cependant, les délais sont longs ; les chercheurs devraient mettre environ trois mois à produire le vaccin et à tester son efficacité chez la souris. Ensuite, les essais sur l'Homme sont longs et coûteux : “Nous aurons besoin d'un partenariat industriel et d'un soutien financier extérieur”. La suite de l'étude dépendra de l'évolution de l'épidémie.
Aux Etats-Unis, les scientifiques des Instituts nationaux de santé américains (NIH) ont également commencé leurs recherches. De même que leurs confrères de l'Institut Doherty de Melbourne (Australie), qui seraient même parvenus à recréer le coronavirus en laboratoire. Des chercheurs russes et chinois travaillent également ensemble au développement d'un vaccin, a annoncé le consulat russe dans la ville chinoise de Canton.
Rappel des symptômes
Le virus 2019-nCoV, à l'origine de la maladie, se transmet entre humains par voie aérienne comme la grippe : un patient infecté contamine l'air ambiant qu'inhalent les personnes près de lui en parlant, toussant ou en éternuant. Le virus peut également se transmettre grâce à un contact physique comme une simple poignée de main, ou l'échange d'un objet. Précisons qu'une personne peut en infecter une autre sans même savoir qu'elle est malade.
Les symptômes, décrits par les chercheurs dans la revue scientifique The Lancet, sont les suivants : une fièvre supérieure à 38,1°C (observée dans 98% des cas), des courbatures, des frissons, des quintes de toux (recensées dans 76% des cas), des maux de tête, une intense fatigue (observée chez 44% des patients), des diarrhées ou encore, des difficultés respiratoires dans les cas les plus sévères (55% des patients concernés). Les médecins ont observé des nodules bilatéraux dans les poumons des patients confirmés, ainsi que du liquide comprimant certaines zones du tissu pulmonaire.
Très similaires aux symptômes grippaux, ces manifestations sont à prendre très au sérieux si vous revenez de Chine, que vous avez été en contact avec des personnes revenant de ce pays ou si vous avez pris l'avion récemment.