Un patient diabétique souffrant de perte de vision, une des complications possibles de la maladie, ne répond pas forcément au traitement de la cause de cette perte de vision, l'oedème maculaire diabétique. Ce traitement appelé anti-VEGF (agents anti-vasculaires de croissance endothélial) est largement utilisé en première ligne. Cependant, il exige, parce qu'il est cher et contraignant pour le patient comme pour le médecin (nécessité de multiples injections), que le praticien s'assure de son efficacité. Un nouveau système d'intelligence artificielle permet aujourd'hui de prédire à 87% les chances d'une bonne réponse aux anti-VEGF.
Cet algorithme présenté dans la revue Biomedical Optics Express de The Optical Society est basé sur une nouvelle architecture qui peut analyser des images de l'oeil dites de tomographie à cohérence optique (OCT) produisant des images rétiniennes en coupe transversale en accordant de l'importance à divers aspects et objets.
Testé chez 127 patients
“Contrairement aux précédentes approches, notre algorithme n'a pas besoin d'images de séries chronologiques, de dossier patient ou d'autres métadonnées pour prédire la réponse au traitement”, souligne Reza Rasti, auteur de l'article de Biomedical Optics Express.
Ce système d'intelligence artificielle met en évidence les structures globales de l'image rétinienne en repérant les caractéristiques des régions malades pour mieux utiliser les informations données par cette image sur l'épaisseur de la rétine. En faisant le lien entre ces éléments et les données dont ils disposent sur la réponse aux anti-VEGF, cette IA est capable de prédire si ce traitement sera efficace chez le patient.
L'algorithme a été testé chez 127 patients traités pour un oedème maculaire diabétique. Les chercheurs lui ont fait analyser les images prises avant et après la thérapie anti-VEGF. Ce sont les résultats de ce test qui ont permis de confirmer la pertinence de ce système d'IA qui a correctement prédit une bonne réponse au traitement dans 87% des cas.
ëNotre approche pourrait potentiellement être adaptée pour prédire la réponse thérapeutique à d'autres maladies oculaires, y compris la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA)”, souligne l'équipe de recherche.
Ci-dessous, l'émission “Univers Médecins” de la CSMF sur le thème “Intelligence artificielle et éthique”: