La pollution de l’air tue. Dans les villes anglaises, elle provoque chaque année entre 28 000 et 36 000 décès. En comparaison, 1 784 personnes sont décédées dans un accident de voiture en 2018. En France, les scientifiques dressent le même constat : la pollution de l’air est plus meurtrière que la route.
Les particules fines en cause
Le journal britannique The Independent publie les résultats d’une recherche sur la mortalité de la pollution de l’air dans les villes anglaises. Au total, un décès sur 19 est lié à la pollution de l’air. Les habitants des villes du sud de l’Angleterre sont plus exposés que les autres aux polluants atmosphériques, responsables d’un décès sur 16. Dans les aires urbaines, les concentrations en particules fines sont plus importantes. Ces substances peuvent atteindre les poumons voire le système circulatoire. D’après les recherches, ces particules peuvent provoquer des attaques cardiaques, des maladies respiratoires et des décès prématurés. “D’un côté, il est choquant de voir qu’un décès sur 19 au Royaume-Uni est lié à la pollution, explique Zak Bond, de la British Lung Foundation à The Independent, mais cela cache une autre réalité, celle de millions de personnes dont les vies sont affectées au quotidien par la pollution.” Il rappelle que les personnes souffrant d’asthme, de BPCO, ou de fibrose pulmonaire idiopathique sont particulièrement fragiles face à la pollution.
La France est aussi concernée
En France, la pollution de l’air est la deuxième cause de mort évitable après le tabac. En 2016, elle a causé 48 000 morts soit plus que l'alcool et les accidents de la route réunis. D’après une recherche du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), 47 millions de personne sont exposées à des niveaux de pollution supérieurs aux recommandations internationales. Dans les zones urbaines, 95% de la population est concernée. Les conséquences sur l’espérance de vie varient aussi selon la zone d’habitation : les urbains vivent en moyenne 15 mois de moins à cause de la pollution, contre 9 mois pour les ruraux.
La France devra faire mieux pour la santé de ses citoyens. En octobre 2019, la justice européenne a exigé des mesures pour diminuer la pollution atmosphérique, sans quoi, la France devra s'acquitter d'une amende de plusieurs millions d'euros. Cette décision a été prise suite au dépassement récurrent des seuls limites de dioxyde d'azote dans l'air depuis 2010 dans l'Hexagone.