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Loi de bioéthique

PMA : le dépistage pré-implantatoire de la trisomie 21 refusé par le Sénat

Par Mégane Fleury

La mesure devait permettre l’expérimentation du dépistage des anomalies chromosomiques avant une fécondation in vitro pour les couples ayant vécu une fausse couche ou un échec de procréation médicalement assistée.  

Kzenon/iStock

L’article 19 ter du projet de loi bioéthique est supprimé : il autorisait la recherche d’anomalies chromosomiques dans le cadre du diagnostic pré-implantatoire lors d’une fécondation in vitro. Mardi 28 janvier, les sénateurs ont voté contre cette disposition. 

Le “tri des embryons”  

L’analyse des anomalies de chromosomes devait permettre d’améliorer la réussite des fécondation in vitro (FIV) pour les femmes ayant des antécédents de fausse couche ou d’échec de FIV. Pour le chef de file des Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, il s’agit d’une “démarche d’eugénisme” qui consiste à “trier les embryons et à éliminer ceux qui ne sont pas normaux”. De son côté, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, affirme que l’efficacité de cette méthode est “loin d’être démontrée” et que “le temps est encore à la recherche”. 

La technique du “bébé médicament” autorisée à nouveau

Dans le même temps, une mesure, retirée par l’Assemblée nationale, a été réintroduite dans le texte : celle autorisant la technique du “bébé médicament” ou du “bébé espoir”. Elle est destinée à des parents dont l’enfant est atteint d’une maladie génétique rare et pour lequel ils ne trouvent pas de donneur compatible. Un double diagnostic pré-implantatoire est réalisé sur les embryons afin de s’assurer que celui qui sera conservé n’est pas porteur de la maladie et que ses tissus seront compatibles avec ceux de l’entant malade. À la naissance, des cellules souches sont prélevés dans le cordon ombilical et greffées chez l’enfant malade pour le soigner. Cette méthode est aujourd’hui autorisée mais très rarement employée. Depuis sa mise en place, il y a dix ans, 25 couples y auraient eu recours.

Plusieurs étapes avant l'adoption du texte

Les décisions quant à ces deux mesures ne sont pas définitives. Le texte doit être voté dans son ensemble mardi 4 février au Sénat, avant d'être à nouveau examiné par l'Assemblée nationale en avril. Au mois de mai, les sénateurs procéderont à une seconde lecture du projet de loi. Son adoption pourrait avoir lieu pendant l'été.