Les malentendants, pas uniquement des vieux durs de la feuille comme on dit affectueusement, mais un million et demi de moins de 55 ans et 400 000 moins de 18 ans. Or, entendre, c’est pouvoir communiquer. On peut donc conclure que presque 10 % de la population ne communiquent plus.
Plus la prise en charge est précoce, plus la solution sera efficace. C’est donc chez l’enfant que le dépistage doit commencer. Des antécédents familiaux, bien évidemment, mais un poids inférieur à 2 kg à la naissance ou une infection du fœtus pendant la grossesse, doivent y faire penser. Puis, plus tard, un sommeil trop calme, le retard d’apparition des premiers mots après 17 mois, une inattention de tout ce qui échappe de son champ visuel, doivent provoquer une exploration de l’oreille. Car de l’origine du problème découlera la solution.
Le mécanisme très complexe de l’audition
Le son doit d’abord entrer dans notre organisme. Pour cela, il y a les oreilles, récepteurs et tuyaux amplificateurs. Elles peuvent se boucher en cas d’obstacle ou d’otite. Le son bute ensuite sur le tympan, qui joue un rôle de peau de tambour, pour se transmettre aux trois plus petits os de notre corps, le marteau, l’enclume et l’étrier, dont le rôle est de transformer l’onde acoustique en onde vibratoire. En cas de destruction ou malformation de ces os, la chirurgie peut faire des miracles. Le son parvient ensuite dans une structure en forme d’escargot, la cochlée, tapissée de 15 000 cellules qui vont transformer la vibration en électricité. Il ne reste plus alors au nerf auditif que d’emmener cet influx nerveux au cerveau. Ces cellules sont en 4 rangées. La plus profonde transmet les basses, et plus on se rapproche de l’extérieur, plus les sons transmis proviennent de l’aigu.
La presbyacousie
C’est à l’oreille ce qu’est la presbytie à l’œil. Un symptôme lié à l’âge… La couche extérieure de la cochlée s’abîmant la première, on comprendra que la presbyacousie, le vieillissement de notre oreille, concerne d’abord les sons aigus.
On pourrait penser que dès que le nerf est atteint, la médecine est impuissante. Ce n’est pas le cas – contrairement au nerf de la vue – et les spécialistes sont affirmatifs lorsqu’ils prétendent que la majorité des surdités sont aujourd’hui parfaitement améliorables.
C’est important d’en parler et d’entendre ces arguments !
Docteur Jean-François Lemoine
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