C’est une histoire industrielle sans doute inédite dans le domaine pharmaceutique et que raconte Catherine Ducruet dans les Echos. Sanofi Pasteur, filiale du groupe Sanofi, vient d’investir 300 millions d’euros sur son site de Neuvillle-sur–Saône pour produire un vaccin contre la dengue. Cette maladie tropicale, transmise par le moustique, est à l’origine de 50 millions d’infections par an et de 30 000 décès. Aucun vaccin ni traitement n’est disponible à ce jour.
Pour le laboratoire français, cette production du vaccin est « économiquement stratégique ». Oui, mais voilà, Sanofi fait un pari audacieux. Non seulement la firme n’a pas encore obtenu l’autorisation de mise sur le marché de son candidat vaccin mais, de surcroît, « les premiers essais chez l’homme se sont révélés décevants », observe la journaliste. Les résultats publiés dans Le Lancet en septembre 2012 mettent en évidence un taux de protection de 30 %, soit la moitié du taux normalement requis pour les vaccins. « D'autres essais sont en cours en Asie et en Amérique latine, dont les résultats ne seront connus que fin 2013 et 2014 », précise le quotidien économique.
En se préparant dès maintenant, le laboratoire espère pouvoir fournir, à partir de fin 2015, 100 millions de doses par an. L'enjeu est de taille, puisque le marché potentiel est d'1 milliard de dollars.
