Si le passage à la ménopause est inévitable dans la vie d’une femme, plus de 80% des Français en parlent peu voire pas du tout. C’est ce qu’il ressort d’une enquête menée par la Fondation des Femmes, en partenariat avec le groupe MGEN, et publiée lundi 3 février. Ce sondage, réalisé en ligne en novembre 2019, a porté sur un échantillon de 1 505 personnes âgées d’au moins 18 ans, dont 53% sont des femmes ménopausées ou en période de pré-ménopause.
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— Groupe MGEN (@groupe_mgen) February 3, 2020
La ménopause, un passage difficile
Pour les femmes concernées, la ménopause est avant tout une contrainte de santé : bouffées de chaleur (84%), prise de poids (63%), vieillesse (36%), perte de libido (36%), se sentir déprimée (33%). Près d’une femme ménopausées ou pré-ménopausée sur six déclare mal le vivre ce changement et 44% d’entre elles évoquent même une influence négative sur leur quotidien. Près de deux femmes ménopausées sur trois y voient autant d’avantages que d’inconvénients. Le premier avantage mis en avant étant la fin des contraintes et douleurs liées aux règles.
La ménopause est un sujet qu’il est difficile d’aborder: 39% des Français déclarent ne pas du tout en parler et seule une femme en couple sur deux a déjà évoqué le sujet avec son conjoint. Quarante pour cent des femmes jugent le sujet pénible et évitent même d’y penser, tandis que les symptômes difficilement identifiables (27%), l’absence d’interlocuteur évident (23%) et d’information (18%) constituent les autres facteurs du tabou sociétal.
Un sujet tabou
Il en résulte que la ménopause est un sujet méconnu alors que 4 femmes sur 10 se déclarent inquiètes à cette période. Un peu moins d’une femme concernée par la ménopause sur deux (42%) reconnaît ne pas faire la différence entre pré-ménopause et ménopause. Seul un Français sur deux estime être suffisamment informé à ce sujet, mais ce n’est qu’au moment où intervient la ménopause ou la pré-ménopause que le niveau d’information augmente chez les femmes : 40% des moins de 40 ans déclarent se sentir informées, contre 84% des femmes ménopausées.
Cette méconnaissance entraîne un tabou sociétal. En effet, près d’une femme en pré-ménopause sur cinq a déjà caché les effets liés à son état, que ce soit dans sa vie privée ou dans le cadre professionnel (13%). Parmi celles qui ont sauté le pas, elles sont 41% à déclarer avoir déjà subi des commentaires ironiques ou moqueurs. Seules 12% des femmes en période de pré-ménopause seraient prêtes à en parler à leur supérieur si elles ressentaient des troubles liés à ce changement.
Plusieurs études récentes ont mis en évidence des facteurs permettant de retarder l’arrivée de la ménopause, signe d’une espérance de vie plus longue. Ainsi, privilégier une alimentation riche en poissons gras et légumineuses fraîches ou avoir une activité sexuelle régulière permettrait de repousser l’arrivée de la ménopause.