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Epidémies

Un composant du sucre, arme fatale antivirale ?

Par Thierry Borsa

Un dérivé naturel du glucose serait capable de détruire les virus par simple contact. Une découverte qui intervient alors que la communauté scientifique se mobilise pour trouver la parade contre le coronavirus chinois.

Azal Ak/iStock

Le sucre contient peut-être l'arme fatale contre les virus les plus redoutables, VIH, Ebola, Zika, herpès, grippe, hépatite et même les coronavirus comme celui qui est responsable de l'épidémie venue de Chine : la cyclodextrine, une molécule issue d'un dérivé naturel du glucose et couramment utilisée en pharmacie, en cosmétique et dans les additifs alimentaires. Une équipe composée de scientifiques des universités de Manchester (Royaume-Uni), Genève et Lausanne (Suisse) vient de démontrer en laboratoire l'efficacité anti-virale de cette molécule modifiée, des travaux publiés dans la revue Sciences Advances.

Ses propriétés font de cette molécule modifiée un outil capable de détruire définitivement les virus par simple contact en étant parfaitement inoffensif pour l'organisme. C'est là d'ailleurs toute sa force puisque, en dehors des vaccins, la plupart des autres agents capables de tuer les virus sont particulièrement toxiques et impossibles à injecter dans le corps humain. Quant aux médicaments antiviraux, s'ils sont capable de stopper les effets du virus, ils ne sont pas assez puissants pour l'éliminer et se heurtent souvent à des virus mutants et devenus résistants.

Testée sur la dengue, l'herpès et l'hépatite C

Les chercheurs ont testé leur découverte sur le virus responsable de la bronchiolite, sur celui de la dengue, de l'herpès, de l'hépatite C, du papillomavirus et sur plusieurs pneumovirus. “Le traitement agit aussi bien en prévention, avant que le virus pénètre la cellule, qu'une fois que l'infection est déclarée”, précisent les scientifiques.

Le processus d'action de cette molécule de sucre modifiée est quelle attire les virus avant de les désactiver. “Elle perturbe l'enveloppe externe du virus et détruit les particules infectieuses par simple contact au lieu d'uniquement bloquer la croissance virale”, précisent les chercheurs.

Cette nouvelle arme antivirale qui peut être administrée sous forme de crème, de gel ou de vaporisateur nasal pourrait être rapidement disponible. “Le fait que les cyclodextrines sont déjà couramment utilisées dans l'industrie agroalimentaire pourrait faciliter la mise sur le marché de traitements pharmaceutiques les utilisant”, affirme Valeria Cagnon, chercheuse à la faculté de médecine de l'université de Genève et co-autrice de l'étude.