L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne, dans un rapport, la nécessité de renforcer les services de lutte contre le cancer, particulièrement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Si rien ne change, le monde connaîtra une augmentation de 60 % des cas de cancer au cours des deux prochaines décennies.
Des disparités pays pauvres - pays riches
Plus précisément, ce sont les pays à revenu faible ou intermédiaire qui sont les plus touchés. Le nombre de nouveaux cas augmenterait de 81%, selon les estimations de l’OMS. Un chiffre qui s’explique par le fait que ces pays ont consacré une partie limitée de leurs ressources sanitaires à la lutte contre les maladies infectieuses et à l'amélioration de la santé de la mère et de l’enfant. Les services de santé de ces pays ne seraient pas équipés pour prévenir, diagnostiquer et traiter les cancers.
À l’inverse, vivre dans un pays à fort revenu améliore la survie des patients. Une étude menée en septembre dernier par le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), une agence de l’OMS, a révélé que le taux de survie des patients vivant dans les sept pays les plus riches et souffrant d'un cancer de l'œsophage, de l'estomac, du colon, du rectum, du pancréas, des poumons ou des ovaires, s'est “nettement amélioré” au cours de ces vingt dernières années.
“C’est un coup de semonce qui nous appelle tous à nous attaquer aux inégalités inacceptables qui existent entre pays riches et pays pauvres concernant les services de lutte contre le cancer”, alarme le docteur Ren Minghui, sous-directeur général de l'OMS, cité dans un communiqué.
Renforcer la prévention
Parmi les solutions, l’OMS a mis l’accent sur le renforcement de la prévention, du diagnostic précoce et du dépistage. Selon ses estimations, cela aurait contribué à réduire le taux de mortalité prématurée de 20 % entre 2000 et 2015. Pour les vingt prochaines années, ce sont près de 7 millions de vies qui pourraient être sauvées grâce à une meilleure prévention.
L’organisation présente plusieurs moyens de prévention des nouveaux cas de cancer comme la lutte contre le tabagisme — qui représente 1/4 des décès par cancer —, la vaccination contre l'hépatite B pour prévenir le cancer du foie, l'élimination du cancer du col de l'utérus par la vaccination contre le papillomavirus humain.
“Lorsque les individus ont accès aux soins primaires et aux systèmes d’orientation, il est possible de détecter le cancer à un stade précoce, de le traiter efficacement et de le guérir. Le cancer ne devrait s’apparenter à une condamnation à mort pour personne et nulle part”, conclut le docteur Ren Minghui.