L’inquiétude grandit depuis les années 1980 dans le Gard : les habitants de Salindres craignent pour leur santé. La zone est un bassin industriel important, spécialisé dans la chimie et l’aluminium. Entre 2006 et 2015, 9 personnes ont été atteintes de tumeurs primitives malignes du système nerveux central, appelées glioblastome. D’après une étude de Santé publique France, parue mardi 4 février, ces données justifient la “mise en place d’une investigation environnementale préliminaire” et “la poursuite de la surveillance sanitaire”.
Des tumeurs agressives
Les glioblastomes sont des tumeurs rares : il y aurait entre 3 et 3,5 cas pour 100 000 habitants chaque année. Le diagnostic est généralement réalisé autour de 65 ans et les hommes sont plus concernés que les femmes. Ce type de cancer est particulièrement agressif, le taux de survie à 10 ans des patients ne dépasse pas 5%. D'après les chercheurs de Santé publique France, peu de patients survivraient au-delà d'un an. Dans la région de Salindres, 8 personnes sont décédées parmi les 9 cas détectés. Les traitements existants ne permettent pas de soigner totalement les patients, mais ils améliorent leur qualité et leur espérance de vie. La recherche scientifique sur l'immunothérapie et les thérapies ciblées pourrait permettre de développer de nouvelles stratégies de traitement.
Les rayonnements ionisants en cause
Les causes précises du glioblastome sont inconnues, même si la recherche médicale a identifié les rayonnements ionisants comme facteur de risque. Dans son rapport, Santé publique France précise que les premières vérifications environnementales ont permis justement d’identifier deux sources de rayonnements ionisants dans le secteur de la plateforme chimique de Salindres. D’autres éléments pourraient expliquer le nombre importants de cas recensés entre 2006 et 2015. Des recherches ont pour objectif de préciser l’origine de ce “regroupement de cas”, tel qu’il est qualifié par Santé publique France. En parallèle, des investigations seront réalisées pour connaître le nombre de cas de glioblastome entre 2016 et 2019.